White Rabbit
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 Toi, moi et pas les autres. [Zadig]

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MessageSujet: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeDim 29 Mar - 3:12

" Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant. "


    Rosemary ignorait pourquoi elle se trouvait dans un endroit pareil à une heure si tardive. Après tout, elle ne s'était jamais donné la peine de justifier ses actes. Elle s'était extraite de la résidence à la tombée de la nuit, histoire de prendre un peu l'air. Comme d'habitude, elle était tombée sur une horde de types agaçants qui avait insisté pour la conduire là où elle désirait. Craignaient-ils sincèrement qu'il lui arrive quelque chose ? Avec le temps, ils auraient du savoir que c'était elle qu'on craignait. Un simple regard glacial les avait dissuadé de la suivre et la belle s'était donc éloignée lentement, de son éternelle démarche gracieuse. Elle arriva à destination quelques heures plus tard, ou peut-être moins ... ou plus, le temps s'écoulait de manière si étrange dans ces contrées. Le jardin. Rosemary s'y rendait très peu et pour cause, elle méprisait littéralement ceux qui y résidaient. Il s'agissait en général de jeunes femmes à la beauté indéniable qui se prenaient pour de véritables souveraines. C'était d'un pathétique. D'ailleurs la belle s'était vite désintéressée de leur querelle interminable pour déterminer qui aurait les moyens d'exercer son pouvoir sur ce minuscule jardin. Ignoraient-elles donc que tous les moyens appartenaient à la reine ? Peu importe.

    La jeune femme leva les yeux vers la lourde porte en bois qui lui faisait face. La taverne du Y. Voilà un endroit qu'elle aimait fréquenter, en dépit de sa proximité avec cette jolie brochette de mégalomanes. Ce qu'elle aimait par dessus tout, c'était qu'ici, tout était différent. Au palais, dans le labyrinthe et même dans les sous-bois, on s'écartait à son passage, on enchainait les révérences ridicules et les sourires crispés. Dans cette taverne, personne ne s'écarterait, personne ne courberait l'échine et si on devait lui sourire, ce serait de béatitude. Chaque individu qui peuplait cet espace confiné se trouvait dans un autre monde, une autre dimension ... en d'autres termes, ils étaient tous sans exception totalement défoncés. C'est donc totalement détendue que la petite reine poussa la porte et s'engouffra à l'intérieur. De douces effluves vinrent immédiatement éveiller ses sens : un mélange de fumée douceâtre et d'essences plus corsées. Il était naturellement extrêmement difficile de se repérer dans ce brouillard mais Rosemary avait l'habitude et ce don naturel pour rester gracieuse dans la pire des situations. Elle enjamba plusieurs corps qui semblaient sans vie tellement leurs propriétaires s'acharnaient à ne plus respirer et atterrit enfin dans le salon principal, là où se tenait le comptoir.

    "Sers-toi trésor, tu verras, avec ça tu pourras sentir tes jambes grandir, grandir ..."

    Elle se retourna pour faire face à une jolie blonde aux yeux maintenant presque inexistants. Elle avait parlé d'une voix monocorde, propre à l'état dans lequel elle se trouvait. Trésor. C'était un surnom qu'elle avait rarement l'habitude d'entendre, du moins une seule personne au monde y était autorisée. Mais cela faisait partie du jeu. Rosemary lui adressa un léger sourire, se promettant intérieurement de penser à cette fille pour ses prochains plans et accepta les trois petites pilules mauves de bon cœur. Elle allait même pousser le vice jusqu'à la remercier mais n'en eut pas le loisir ... la jeune femme était déjà étendue de tout son long sur un autre type qui lui servait maintenant de matelas. Rosemary haussa les épaules : tant pis, de toutes manières, cela n'aurait surement pas été sincère. Maintenant qu'elle avait de quoi s'amuser, il était temps pour elle se trouver un bon coin. Elle se fraya un chemin jusqu'à la petite salle du fond où une petite alcôve avait été aménagée. Le sol était recouvert de coussins vert acide et, fort heureusement, personne n'avait eu l'idée de s'y installer pour profiter de son overdose. Elle s'allongea, quelque peu lascive et s'alluma une cigarette. Elle posa son précieux butin sur la petite table basse à sa droite et ferma les yeux. Venir ici, c'était un peu faire le vide et pouvoir être n'importe qui. Seulement ne vous méprenez pas. Rose n'avait rien de ces pauvres princesses qui rêveraient d'être roturières pour mener une vie simple mais heureuse. Non, elle était née pour être au dessus de tout et cela lui plaisait infiniment. Elle pouvait se montrer tyrannique et n'en ressentir aucune culpabilité. Quelle existence fabuleuse elle menait là. Du moins, cela lui convenait parfaitement. Le bien était une notion qu'elle avait toujours trouvée stupide et hypocrite puisque tôt ou tard, toutes nos actions se révélaient égoïstes, aussi louables soient-elles. Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette. Le sort de cette blonde était déjà scellé. Elle lui offrirait une chambre à la résidence. Après tout, elle l'avait bien mérité. "Trésor", c'était presque suicidaire.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeDim 29 Mar - 23:55

    Un roi respecté dans un bar des plus miteux. Une situation d’apparence peu banale, et pourtant très fréquente. Comment résister à ce lieu déconnecté de la réalité, sans personne pour vous observer ? Si les clients ne sont pas raides morts, allongés sur une table jonchées de bouteilles vides. C’est qu’ils le sont dans des lieux plus intimes, permettant une plus grande liberté pour se laisser aller. Bien que la blonde qui prend ce type défoncé pour un matelas ne ressent manifestement pas le besoin d’être enfermée pour montrer son corps pourtant loin d’être parfait. Une occasion de laisser de côté pour quelques instants son costume de roi et de s’en allait pour toutes sortes de voyages aux sensations inimitables. Deux pas dans ce bar, et les gens se bousculent pour vous proposer toutes sortes de plans, aussi improbables que foireux. Tout les plaisirs sont permis, et les clients ne se privent pas pour en profiter. La magie de la débauche dans toutes sa splendeur. Coucher avec un parfait inconnu, avaler des pilules aux effets indéterminés, découvrir de nouvelles drogues dont l’existence restée jusqu’alors insoupçonnée. Autant d’expérience que ce bar miteux vous permettez, pour le meilleur et pour le pire. Autant d’expérience qui faisait de cet endroit un lieu suffisamment digne d’intérêt pour y accueillir le roi. La taverne du Y ou un allé simple vers la découverte de son inconscient.

    Et Zadig n’hésita pas à embarquer vers ce lieu de plaisirs et de débauche. Avec son assurance habituel, il poussa la lourde porte en bois qui ne manqua pas de grincer au contact du sol qui n’avait sans doute pas été lavé depuis de nombreuses années. Son entrée en scène ne fût pas aussi théâtrale que celles qu’il avait l’habitude de faire dans d’autres lieux plus respectable. Les têtes ne se tournèrent pas, le silence ne s’installa pas, les courbettes ne se multiplièrent pas, et la tapis rouge ne se déroula pas. Le roi n’était définitivement plus là. Un sentiment qui aurait pu être particulièrement frustrant si il n’avait pas été si intéressant. Ici, personne ne semblait savoir qui il était, et ce détail multipliait considérablement les possibilités de s’amuser. Un terrain de jeu parfait pour découvrir de nouveaux jouets à torturer. Une occasion inespérée de faire parti du peuple qu’il aimait tant gouverner. Un sourire aux lèvres, Zadig se dirigea jusqu’au bar avant de se faire interrompre par une inconnue portant une tenue proche de celle d’Adam. Si on remplace la feuille de vigne par un bout de tissu des plus suspects. Deux hommes ne tardèrent pas à se positionner derrière elle, malheureusement pas beaucoup plus vêtus que la demoiselle. En vue de l’attitude aguicheuse qu’adoptait cette dernière, ses intentions paraissaient évidentes et ne manquèrent pas d’amuser Zadig. Des rapports sexuels à plusieurs, dans un endroit aussi crade ? Nul doute qu’il ne tomberait jamais aussi bas.

    - Envie de vivre de nouvelles expériences au lit ? Crois-moi, je sais y faire… dit-elle en lui frôlant délicatement le torse.

    Son sourire s’élargit, satisfait d’avoir trouvé une proie qui semblait si naïve. Première victime de la soirée. Première d’une liste qui promettait d’être particulièrement longue. Après un court instant de réflexion qui ne dura pas plus de quelques secondes, le plan de Zadig était déjà prêt à exécution. Tirer profit de n’importe quelle situation. Une technique que le roi maîtrisait à la perfection. Simple question d’habitude.

    - Je crois qu’on est tous d’accord pour dire que c’est toi qui a besoin de moi, et non moi qui est besoin de toi. Je dois être le seul mec encore debout du bar, et je me trompe peut-être, mais te taper un cadavre ça doit pas te tenter plus que ça. Quant aux deux mecs derrière toi, ils ont pas franchement un corps de statue grecque. Donc pour faire court, j’accepte si t’as de quoi me payer.

    Un roi qui se prostitue ? Voilà un jeu bien dangereux. C’est bien beau de jouer avec le feu, mais encore faut-il rester raisonnable si on ne veut pas se brûler les doigts. L’inconnue observant Zadig de haut en bas, réfléchissant un instant sur la qualité de marchandise. Un court instant de réflexion, qui se conclu par une réponse affirmative. Comment aurait-il pu en être autrement ? Un sourire aux lèvres, elle sortit un sachet remplie de pilules aussi nombreuses que colorées. De quoi se lancer vers les délires les plus jouissifs.

    - Et crois-moi, c’est d’une qualité à la hauteur de ton corps si parfait.

    Un compliment qui aurait probablement pu le toucher si il ne l’avait pas entendu de si nombreuses fois. Satisfait, il prit le sachet, avant de claquer machinalement des doigts. La seconde suivante, deux hommes à la musculature exagérée se levèrent du comptoir sur lequel ils étaient installés, et se positionnèrent face aux trois victimes. Une petite entorse au règlement qui évitait bien des désagrément. Enlever le costume d’un roi ne signifiait pas forcément enlever tout les avantages que pouvait lui accordait ce précieux statut. Autrement, cela n’aurait pas été amusant.

    - C’est quoi ce plan ? Ils sortent d’où ces types ? Demanda l’un des deux types manifestement intimidé par ces deux adversaire définitivement plus musclés que lui.

    - T’es vraiment un enfoiré, lança la fournisseuse officielle de pilules magiques, manifestement plus éclairée sur la situation.

    - Et je suis même pas désolé, répondit Zadig sur un ton parfaitement détaché avant de se diriger vers sa salle préférée. Celle offrant une parfaite intimité et un confort paradisiaque grâce à tout ces coussins vert acide qui recouvraient le sol. Le lieu idéal pour planer en toute tranquillité, avec ses pilules fraîchement acquises.

    Arrivé sur les lieux, il retrouva sa bien-aimée, également adepte de cet endroit pourtant si miteux. Après tout, ils partageait tout, jusqu’à leurs curieux penchants pour les situations compliquées et dangereuses. Occupée à fumer une cigarette, il lui adressa un regard complice avant de jeter son sachet de pilules près de celui qu’elle avait elle-même récupéré. Amusé, il jeta un dernier coup d’œil vers le bar. Une bataille générale avait éclaté, et le léger rire de Zadig ne tarda pas à se faire entendre entre les bruits de verres cassés et le choc des coups de poings qui se multipliaient. Plutôt fier de lui, il ferma la porte et s’installa aux côtés de sa reine. Et le voyage psychédélique allait enfin pouvoir commencer.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeLun 30 Mar - 1:40

    Rosemary était toujours perdue dans ses pensées. A vrai dire, comme à chaque fois qu'elle dénichait une nouvelle victime, celle-ci l'obsédait. Une chambre à la résidence soit. Il allait sans dire que la petite serait extrêmement honorée et qu'elle commencerait à prendre ses ex camarades de haut. Parfait, c'était là le meilleur moyen de l'isoler. Il faudrait lui offrir le meilleur pour pouvoir gouter au plaisir de le lui ôter. La voir retourner dans son misérable trou, abandonnée par ses soit disant amis ... L'extase. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors que son petit plan vicieux prenait peu à peu forme. C'était en grande partie pour ce genre de choses que Rosemary se levait le matin. Seulement ses réflexions furent troublées par ce qui ressemblait à un début de bagarre. L'endroit, d'ordinaire si paisible aurait-il changé à ce point ? La jolie reine l'avait remarqué depuis un moment. Chaque jour, de nouveaux êtres étranges apparaissaient au pays des merveilles et la situation devenait de plus en plus incontrôlable. qu'à cela ne tienne, elle raffolait des défis. Seulement pour le coup, il n'y avait rien d'étonnant à cette pseudo bagarre et Rosemary pu s'en rendre compte très vite dès que Zadig pointa le bout de son nez. Après tout, qui d'autre pouvait faire se lever une bande de larves amorphes ? D'ailleurs, la situation semblait l'amuser. Elle ne fut même pas surprise de le voir ici. La plupart du temps, ils avaient les mêmes envies et pensaient aux mêmes choses. Elle constata avec plaisir qu'il avait également rapporté de quoi s'amuser. Rosemary écrasa sa cigarette dans un joli cendrier en forme de canari tandis qu'il s'installait à ses côtés.

    - Zadig, tu es incorrigible, dit-elle en jouant avec l'une de ses boucles blondes. Je paries que c'est toi l'instigateur de tout ce foutu bordel. Qu'as-tu encore fait ? Tes faveurs promises à une adolescente pré pubère déjà maquée ? A moins que tu n'ai provoqué un de ces types qui jouaient avec des poignards ...

    C'était gagné d'avance. Ils adoraient ça : semer la pagaille, peu importe où ils mettaient les pieds. Voir les autres se battre pour un prétexte ridicule qu'ils avaient eux-même causé était des plus divertissant. En réalité, ils n'étaient que deux grands enfants qui avaient choisi le monde pour cour de récréation. Allongée sur le dos, Rosemary fixait le plafond, qui d'ailleurs n'en était pas vraiment un ... à croire que les murs eux-mêmes étaient sous acide. Elle aurait aimé que le temps s'arrête cette nuit-là. Voilà une requête qu'elle aurait pu adresser à cette chère Viridiana. Elle jeta un rapide coup d'oeil à leur trouvailles respectives et leva la tête vers son roi, un léger sourire peint sur son visage d'ange.

    - Alors, par quoi on commence ? Cette petite idiote ne m'a lâché que trois misérables pilules. Je dois reconnaitre que sur ce coup-là, tu me bats à plates coutures. Dis-moi, fit-elle tout en faisant courir ses jolis doigts sur ses joues pâles, qu'est-ce que tu as du faire pour obtenir tout ça ? Je croyais que tu avais arrêté de te prostituer.

    Son sourire moqueur toujours accroché aux lèvres, elle plongea une main pas si innocente que ça dans le sachet de pilules et en sortit deux en forme de cœur. Elle ne pu s'empêcher de se mettre à rire tout en considérant les petits cachets dans sa main. Ce genre de situation ne leur arrivait qu'à eux. Elle plongea son regard dans le sien, recouvrant tant bien que mal son sérieux.

    - Pas la peine de le préciser, oui, c'est d'un mielleux et d'un pathétique incroyables. Mais le hasard a fait son choix alors ... dit-elle en déposant la pilule magique sur sa langue.

    Ce soir-là, rien ne pourrait entacher la bonne humeur de la reine. Elle déposa un baiser au coin des lèvres de son roi et se laissa retomber à ses côtés, impatiente de découvrir les effets psychédéliques de cette nouvelle drogue à la Barbie. Il fallait avouer que les êtres de ces lieux étaient peu prudents et cex deux-là ne faisaient pas exception pour une fois. Chacun engloutissait sans broncher des tas de pilules, pourvu qu'elles soient jolies, sans se soucier du fait qu'elles puissent cacher un poison violent ou quelque chose du genre. Non, l'insouciance semblait régner sur le pays des merveilles.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeLun 20 Avr - 19:55

    Pilules vertes, pilules rouges. Elles s’avalent comme des smarties, et on a le droit aux merveilleux effets secondaires en bonus. Des effets qu’ils ignoraient totalement, et dont ils se fichaient éperdument. Gâcher l’effet de surprise aurait été une preuve d’impatience grotesque, et aurait eu la fâcheuse conséquence de diminuer sensiblement le plaisir. Et quoi de plus important que le plaisir, qu’ils trouvaient actuellement en avalant tout ces médicaments. Leurs effets auraient aussi bien pu être mortel, que le couple le plus populaire du pays des merveilles ne s’en serait pas soucié outre-mesure. D’ailleurs, y avaient-ils seulement pensé ? L’insouciance était sans doute l’explication logique de leur folie. Mais avec une vie aussi parfaite que la leur, de quoi pouvaient-ils se soucier ?

    Un éternel sourire aux lèvres, Rosemary avalait déjà les deux pilules que le hasard avait choisi pour elle. Deux pilules en forme de cœur. Celles de Zadig, elles, avaient une forme classique, mais l’on pouvait y distinguer un rapide dessin d’un homme et d’une femme se tenant la main. Inutile de préciser que cela ne volait pas beaucoup plus haut. Reste à savoir lequel avait avalé la pilule la plus pathétique, et ça, seul l’avenir allait le dévoiler. En attendant, ils se contentaient de fixer inlassablement le plafond, impatient de découvrir quels étaient les effets improbables quel le hasard leur avait réservé. Aucune expression ne se lisait dans leur visage si parfait, si ce n’est celle de l’insouciance la plus totale. Celle qui avait toujours régné dans leur royaume, et qui régnerait encore pendant de longues années. Celle qui justifiait sans mal le surnom que tout le monde donnait à ce pays tout droit sorti des délires psychédéliques d’Alice : le pays des merveilles.

    Tournant la tête vers sa reine, Zadig se perdit dans ses yeux, et lentement, son sourire se mit à s’élargir un peu plus. Manifestement, l’heure était venue de découvrir de quoi ces pilules magiques étaient capables. Il détacha son regard avant de le diriger vers le plafond. Un plafond qui ne tarda pas à se colorier en noir, avant de laisser apparaître une multitude d’étoiles rouges. Puis les murs se noircirent à leur tour, pendant que les coussins se transformaient en une herbe fraîche légèrement éclairée par le faible croissant de lune, qui plongeait la pièce dans une atmosphère agréable bangnant dans une douce lumière rouge. Pas de toute, le roi était en plein trip. Observant les étoiles imaginaires sur son herbe imaginaire, il approcha sa main de celle de sa reine, puis la serra doucement. Ils avaient toujours eut l’étrange don de partager les mêmes trips, comme pour prouver que même dans une autre réalité, rien ne pouvait les séparer. Quoi de plus beau que de suivre sa bien-aimée jusqu’aux dernières limites de la folie ? C’est ce que tout le monde pensait, c’est ce que tout le monde disait. Mais cette nuit, rien ne laissait paraître à un éventuel partage de ce trip nocturne dégoulinant de romantisme. Du côté de Zadig, l’amour brillait sous les étoiles. Du côté de Rosemary, seule elle détenait la réponse. Elle et son sourire béat, sans doute représentatif de son état d’esprit actuel.

    Quoi qu’il en soit, ils restaient là, allongés côté à côté, main dans la main. Ils ne disaient rien, pourquoi gâcher ce moment si particulier ? Ils se contentaient de se laissé aller, jusqu’à atteindre le sommet de l’insouciance. Jusqu’à franchir définitivement les minces frontières du réel, déjà presque inexistantes dans ce pays des merveilles. La vie était merveilleuse, et ces pilules la rendait paradisiaque. C’était le monde parfait de la haute aristocratie. Un monde qu’ils gouvernaient parfaitement dans la perfection la plus totale. Tout était parfait, tout l’avait toujours été.

    Alors qu’il continuait de monter, atteignant bientôt le sommet de l’insouciance tant convoité, un léger contretemps le força à freiner son ascension pour quelques instants. Un contretemps qui apparut sous la poétique forme d’un loup, qui arrêta soudain son chant pour tourner la tête vers Zadig. Leur regard se croisa, et se stoppa. Se fixant inlassablement, refusant de détourner les yeux. Le défi était lancé, celui de déterminer qui dominait l’autre. Et ce duel psychologique était la clé de la victoire. Une victoire que le roi se devait d’obtenir. Parce qu’il était le roi. Ce loup était l’obstacle de la route menant jusqu’à la perfection et l’insouciance. Tel un ignoble bouton apparaissant sur un visage pourtant parfait. Certains prétendront qu’il s’agit du petit défaut qui fait tout le charme. Mais les défauts n’ont pas leur place dans l’impitoyable quête de la perfection. Et parallèlement, ce loup ne l’a pas dans le trip de Zadig.

    - J’peux savoir ce que tu fous chez moi, défia le loup sans détourner le regard, j’te préviens, moi et ma meute, on mord.

    Parce qu’en plus, il parle. Tout en refusant de quitter l’animal des yeux, Zadig vit le bras de Rosemary se tendre, pointant du doigt le mystérieux loup, un sourire illuminant toujours son si beau visage. Manifestement, ils partageaient de nouveaux le même trip. Une nouvelle preuve d’amour, aussi inutile soit-elle. Le roi et la reine, inséparables par-delà les frontières du réel. Charmant.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeMar 21 Avr - 0:24

    L'effet des petits cœurs en apparences innocents ne se fit pas attendre bien longtemps. Déjà, la lumière tamisée de la taverne s'était accrue, devenant bientôt presque aveuglante et tout semblait tourner autour de la jolie reine. Elle pivota légèrement la tête, pendant qu'elle en était encore capable, et ses yeux de noyèrent dans ceux de Zadig. Il était étrange comme ces deux-là, pourtant d'un sadisme et d'une absence de pitié extrêmes pouvaient se révéler incroyablement romantiques. C'était surement ce paradoxe qui leur plaisait et qui avait fait leur renom. La cruauté et la tendresse, le machiavélisme et l'amour dans sa plus pure essence. Après tout, il ne fallait point oublier qu'ils étaient les souverains d'un royaume de fous et, même s'ils semblaient se jouer de ceux qu'ils considéraient comme des êtres dénués de tout bon sens, ils ne l'étaient pas moins eux-mêmes. C'est pourquoi ils se trouvaient là, main dans la main et l'esprit peu à peu déconnecté de leur enveloppe charnelle. Rosemary n'avait pas peur, elle savait qu'elle le retrouverait très bientôt. Ils avaient en effet l'absurde faculté de vivre les mêmes délires hallucinatoires lorsqu'ils étaient réunis, comme si leurs esprits étaient si étroitement liés qu'ils n'en formaient plus qu'un. C'était d'ailleurs là une théorie à vérifier.

    Alors, comme si une main agile se complaisait à peindre une toile particulièrement précise, une petite route se dessina sous les yeux brillants de la jeune femme. Au tableau s'ajouta un ciel noir d'encre ainsi qu'une profusion d'étoiles à cinq branches qui semblaient tout droit sorties de l'imagination de quelque bambin innocent. Un loup lui fit subitement face mais son attention semblait occupée ailleurs. Il soutenait le regard de défi de Zadig qui venait également de se matérialiser. Le jeune chiot leur barrait la route et clamait haut et fort qu'ils étaient sur sa propriété. Il parlait d'une drôle de manière pour un loup et il eut le mérite de faire naitre un léger sourire amusé sur le visage de la reine.

    - Du calme Médor. Tu es ridicule. Sache que rien ne t'appartient et que tout est à nous ici, dit-elle d'une voix tranquille, presque chantante alors qu'elle effeuillait une marguerite mystérieusement apparue dans sa main. Et depuis quand les chiens parlent d'ailleurs ? Tout m'échappe en ce moment, tout change si vite. Tiens, il y a à peine une heure, j'ai apprit que la tartine beurrée avait fait des infidélités à sa matière grasse pour épouser cette vulgaire confiture. On est un peu plus déçu chaque jour, ajouta t-elle d'une voix trainante.

    Le jeune loup lui décocha un regard d'incompréhension tant le charabia de cette fille semblait absurde. Ça l'était en effet : Rosemary ne savait pas elle-même ce qu'elle disait et ça lui plaisait beaucoup. Elle s'allongea dans l'herbe verdoyante, faisant fi du reste de la meute qui venait de rejoindre son chef. L'ensemble était quelque peu effrayant mais les deux amants s'étaient toujours officiellement proclamés comme les êtres les plus effrayants qui soient : dans la réalité ou la pseudo-réalité.

    - Zadig, envoie-le chercher la baballe qu'on en finisse, dit-elle d'une voix enjouée, se moquant ouvertement de la noble bête. J'ai très envie de voir ce qu'il y a derrière ces collines.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeSam 27 Juin - 21:55

    Quelle agréable sensation, celle de se laisser aller sans se soucier de ce qui pouvait arriver. Ne plus rien contrôler l’espace d’un instant et se laisser guider par les paroles et les mouvements s’exprimant par eux-mêmes, indépendamment de notre volonté. Une totale liberté, qu’ils avaient le loisir de partager à deux. Face au charmant loup qui se dressait face à eux, Rosemary se lança dans un monologue totalement dénuée de sens qui eût le mérite de déstabiliser le loup. Il lui adressa un regard lourd en incompréhension, qui ne manqua pas d’amuser le roi, autant que la reine. Un sourire qui ne s’effaça pas, même lorsque le reste de la meute prit place aux côtés de leur chef.

    - Zadig, envoie-le chercher la balle qu’on en finisse, se contenta de balancer la reine d’un ton enjoué. J’ai très envie de voir ce qu’il y a derrière ses collines.

    Ce qui était amusant quand on avait un orgueil aussi imposant que celui du couple de cœur, c’était cette capacité qu’ils avaient à garder une assurance déconcertante face aux situations les plus précaires. Une confiance qui leur assurait une sorte d’aura, dont il ne se privait pas de faire usage pour effrayer l’ennemi. A partir de là, une armée de requins violets n’aurait pas tenu longtemps face à eux. Une meute de loup imaginaire, c’était presque les insulter.

    Jetant un rapide coup d’œil autour de lui, à la recherche d’un quelconque objet qui pourrait terrasser une meute de loup, ses yeux se posèrent sur un champignon perdu autour de quelques fleurs. Il lui suffisait de tendre la main pour le cueillir, à croire que même le destin était de leur côté. Un champignon contre une bande loup. Le combat pourrait paraître inéquitable, mais les yeux experts du roi ne se trompaient jamais. Il s’agissait là de champignons magiques, aussi hallucinogènes que les pilules qu’ils avaient avalé quelques minutes plus tôt.

    D’un geste, il prit le champignon dans les mains et le lança vers la gueule du chef qui bondit pour l’attraper. D’une naïveté affligeante, ces bêtes-là. Qui aurait cru que les loups pouvaient être adeptes de ce genre de friandises ? Sous le regard inquiet du reste de la meute, le chef ne tarda pas à adopter un étrange comportement. Sautillements, roulades sur l’herbe, mordillage de queue. Aussi résistant à la drogue qu’une abeille au miel. Amusant.

    - Suis-moi, dit-il à sa reine en lui prenant les mains, la visite est loin d’être terminée.

    Avançant lentement à travers les grandes étendues d’herbes, main dans la main, avec leur éternel assurance, le couple le plus populaire et dangereux du Pays des Merveilles continuait leur découverte du fabuleux univers dans lequel il avait eût la chance, ou peut-être la malchance, de tomber. Le seul élément dont il pouvait être certain, était celui de s’amuser. L’ennui n’avait jamais été leur principal ennemi, ils leur suffisaient de claquer des doigts pour l’écraser. Un combat sans intérêt.

    En marchant, ils arrivèrent au niveau de la meute de loup qui n’avait pas bougé, probablement trop inquiet de l’état de santé de leur chef. Ils suivaient attentivement le couple du regard, redoutant ce qu’ils étaient capable de faire. Sage décision. Devant un comportement aussi craintif, Zadig ne pût s’empêcher de sourire. Il fallait bien l’avouer, créer ses propres lois aussi bien dans le monde réel, que le pseudo-réel était particulièrement réjouissant. Intouchables, c’est tout ce qu’ils étaient. Tournant lentement la tête vers la meute, et accessoirement leur chef qui continuait de se mordre la queue, Zadig lâcha un soudain « Boo ! » d’un air amusé, qui eût pour effet immédiat de faire reculer l’ensemble de la meute de quelques pas. Remplissant leurs yeux d’une crainte encore un peu plus forte. Laissant s’échapper un léger rire, Zadig tourna de nouveau la tête vers la colline, curieux de découvrir ce nouvel espace qu’il brûlait d’impatience de conquérir.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeDim 28 Juin - 1:09

    Rosemary suivit des yeux le champignon qui sembla s'élever dans les airs au ralenti pour terminer sa chute dans la large gueule ouverte du loup. Le spectacle qui s'offrit aux yeux de la reine fut plus que divertissant. Et pour cause, le loup qui, quelques instants les menaçaient ouvertement, eux, les dieux de tous les dieux, se tortillait par terre, comme pris de violentes convulsions. Le pauvre était-il en train de faire ce qu'on appelait communément un bad trip ? Visiblement oui. Le malheureux devait maintenant regretter de s'être frotté au couple le plus redoutable qui soit, même en songe. La jolie brune saisit les mains de Zadig et ils reprirent leur chemin comme si l'incident n'avait jamais eu lieu. Parce qu'il n'en avaient pas simplement l'air, ils étaient intouchables. Des pouvoirs surnaturels reçus à la naissance ? La bénédiction d'une fée ? Du sang de dragon dont il s'abreuveraient chaque nuit ? Nul ne le savait et les rumeurs abracadabrantes allaient bon train. Rosemary regardait son roi sourire et comprenait mieux que quiconque la satisfaction totale qui l'emplissait à ce moment précis. Les voir tous vaincus, c'était la plus douce des récompenses ... du moins aux yeux de ces deux êtres tordus.

    Ils avancèrent un bon moment dans l'herbe trop verte pour être vraie et ne s'immobilisèrent qu'une fois rendus au sommet de la fameuse colline. Rosemary resserra son étreinte autour du bras de Zadig et ferma les yeux un instant. Lorsqu'elle les rouvrit, la colline verdoyante fit place à une falaise abrupte et incroyablement élevée. Tout au bord, les deux jeunes gens se penchèrent légèrement dans un ensemble parfait et découvrirent avec un étonnement tout relatif un océan d'un rose des plus vifs où évoluaient gaiement une faune encore inconnue. L'agacement remplaça bien vite la surprise et la reine de coeur se prit à regretter le loup aux convulsions spectaculaires. Elle détestait tant les apparitions féeriques et les paysages charmants que tout semblaient aduler.

    - Nos voyages sont de plus en plus insensés, dit-elle, rassemblant par la même occasion un semblant de conscience. Le cerf à trois têtes de la fois dernière était déjà absurde mais là, je dois dire qu'on bat tous les records. Un océan de crème glacée ! Je ne vois nulle apparition effrayante à l'horizon, nulle petite fille à martyriser. Mon amour, serions-nous en train de devenir ... gentils ? demanda t-elle d'un voix qui laissait transparaitre son dégout évident pour une telle perspective.

    Rosemary savait au fond d'elle qu'une telle chose était logiquement impossible et illogiquement aussi d'ailleurs, seulement sa crainte de perdre son autorité la poursuivait jusque dans ses délires psychédéliques. Elle fixa un instant l'étendue rose bonbon et un léger sourire s'esquissa progressivement sur son visage faussement angélique. Il devait y avoir deux bonnes centaines de mètres entre eux et la mer de glace à la fraise. Mais ils n'avaient pas d'autre alternative, et c'était tant mieux. La belle raffolait des défis et celui-ci était de taille. Elle leva les yeux vers Zadig qui pensait surement à la même chose qu'elle. Car oui, tôt ou tard, il leur faudrait sauter.
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MessageSujet: Re: Toi, moi et pas les autres. [Zadig]   Toi, moi et pas les autres. [Zadig] I_icon_minitimeDim 28 Juin - 3:10

    Une falaise d’une hauteur veritigineuse sous laquelle reposait une eau rose bonbon faîte de crème glacée. Un décors aussi charmant que décevant. Respirant l’artificiel et le romantisme noyé de bouquets de fleurs et autres boîtes de chocolats. Pour un voyage psychédelique, celui-ci n’avait rien d’amusant. Même le loup qui carburait aux champignons était plus divertissant que cet océan à la fraise. Alors que le sourire de Zadig commençait déjà à se dissiper, sa reine appuya sa pensée. Prononçant le mot qui faillit lui provoquer un frisson dans le dos. Un mot qu’il avait depuis bien longtemps rayé de son vocabulaire. Un mot qui déshonoré la langue française, et qui n’était synonyme que de faiblesse et de soumission. Gentils. Une pensée absurde qui alla jusqu’à esquisser une grimace de dégoût sur le visage du roi. Depuis ses premiers battements de cœur dans le ventre de sa mère, Zadig n’avait jamais esquissé la moindre preuve de gentillesse. Il faisait parti des méchants avant même de connaître la signification des mots « bons » et « mauvais ». Le scénario était sensiblement le même du côté de la reine. Ils ne s’aimaient pas pour rien. Ils ne s’étaient clairement pas mariés pour leur gentillesse mutuelle. Perdre l’éternel froideur qui les caractérisait signifiait perdre tout ce qui forgeait leur personnalité. Il suffirait que leur cœur soit innondés par tous ces insignifiants sentiments considérés comme « bons » et « positifs » pour que leur aura disparaissent. Le couple le plus terrifiant du royaume ne serait plus que des êtres d’une naïveté affligeante, remplie de bonté et de compassion. Effrayant.

    Considérant la hauteur qui les séparait de cette répugnante étendue d’eau rose, Zadig réalisa qu’il aurait au moins le réconfort de relever un défi. Sachant pertinemment qu’ils ne tarderaient pas à sauter ensemble, il baissa les yeux vers Rosemary et leurs regards se croisa. Le temps de quelques secondes, ils partagèrent ce genre de regard bourrés de signification, dans lequel pouvait transparaître l’intégralité d’une conversation. Inutile de perdre plus de temps, inutile de réfléchir à un acte qu’ils étaient certains de réaliser. Ne serait-ce que pour manifestement leur mécontentement face à cette hallucination qui était loin d’être à leur convenance, il était temps de sauter. Une pensée qui pouvait sans doute paraître terrifiante aux yeux de certains, mais qui n’était qu’excitation et amusant aux yeux du roi. Finalement, ce cadre idyllique avait quelque chose à offir. Une pensée réconfortante.

    - Crois-moi ma belle, lança-t-il avec défi en serrant les mains de sa reine, on ne sera jamais les gentils de l’histoire.

    Sans manifester la moindre hésitation, ils sautèrent dans le vide avec une synchronisation parfaite. Se lançant dans une longue chute à la récéption incertaine. L’adrénaline fît naître un large sourire sur le visage de Zadig. Si la gentillesse ne faisait pas parti de son vocabulaire, il en était de même pour la peur. Le roi n’avait jamais eût peur de quoi que ce soit durant sa vie, et c’était sans doute cette éternelle confiance et sérénité qui faisait de lui un être si intouchable. Sans abandonner le sourire que l’excitation refusait de laisser tomber, Zadig ferma les yeux. L’eau n’était plus qu’à un mètre. Sans lâcher leur main qui continuait de rester soudée, le couple plongea.

    Encore sous l’effet de l’adrénaline, Zadig resta quelques secondes sous l’eau avant de remonter à la surface pour reprendre une large respiration. Jetant un rapide coup d’œil autour de lui, à la recherche de sa reine que le plongeon sous l’eau avait fini par séparer, il dût attendre quelques secondes supplémentaire avant de voir apparaître sa tête surgir à la surface de l’eau. Rassuré, il tourna de nouveau son regard vers l’océan. Le décors n’était plus le même, l’eau n’était plus rose et n’avait définitivement pas le goût de fraise. Bonne nouvelle, une île avait fait son apparition à quelques mètres d’ici. Mauvaise nouvelle, une armée de crocodiles aux machoîres grandes ouvertes s’approchaient dangeureusement d’eux. Après le saut vertigineux qu’il venait de faire, le cerveau de Zadig n’était pas en état de trouver une meilleure solution qu’un combat acharné à mains nues. Une option définitivement pas envisageable. L’océan rose bonbon paraissait si loin tout d’un coup. Dire qu’il le regrettait était sans doute un peu fort, mais le saut libre était une perspective définitivement plus intéressante qu’un duel avec une armée de crocodiles. Et le plus inquiétant dans l’histoire était sans doute le visage inexpressif de Zadig, ne laissant pas transparaître le moindre sentiment de peur. Il avait l’absurde certitude que tout allait parfaitement allait. Une assurance déconcertante face aux situations les plus précaires. Je vous ai pas menti, quoi qu’il arrive, ce couple est et restera à jamais intouchable.
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