Mazarine, une folle parmi tant d'autres

Invité

JESSICA STAM

Mazarine Karelle Reilly

dite LA SIMILI-TORTUE

"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
ERASME

2) Vous voilà bien attrapé ! Vous avez tardé à rentrer et vous voilà maintenant perdu au beau milieu du labyrinthe dans l'obscurité, faiblement éclairé par le croissant de lune. Comment allez-vous vous sortir de cette situation cauchemardesque ? Qui allez-vous rencontrer ?

Mazarine était au milieu d'une allée et attendait. Elle décida de s'asseoir au bout d'un moment, jugeant qu'il valait mieux rester au même endroit pour éviter de se perdre un peu plus ou pour multiplier ses chances de rencontrer quelqu'un qui puisse l'aider. Oui parce qu'elle s'était perdue dans ce maudit labyrinthe. Et pourtant, dieu sait qu'elle le savait. Elle-même le répétait encore et encore à tous ceux qui passaient dans le coin : "Pas le labyrinthe, non ! On raconte qu'une fois le Dodo y a croisé un dragon qui se disputait avec une baleine et qu'il a failli y laisser sa peau en voulant s'interposer. Bon, on est d'accord, c'était très imprudent de sa part..." S'en suivait un débat sur la bonne volonté et la raison du Dodo qui, allez savoir pourquoi, poussait le plus souvent les pauvres âmes à se précipiter dans le labyrinthe, sous les supplications de Mazarine.

Mais ce jour-là, Mazarine avait oublié ses bonnes paroles. La raison est simple et je suis sure que vous-même, vous ne lui en voudrez pas d'avoir oublié ses préceptes. Elle avait tout simplement trouvé une oreille attentive en la personne du Chat de Cheshire. Oui cette bestiole au sourire si charmant et qui, surtout, relançait régulièrement la Simili-Tortue. "Mais dis-moi, la dernière fois, tu m'as parlé d'une moule. Mais si souviens-toi, cette moule qui voulait grimper aux arbres" ou encore "Non, pas possible ? Mais qu'a-t-il fait ensuite ?" C'est ainsi qu'au détour d'une conversation, le jeune homme disparut. Paf, comme ça, comme il savait si bien le faire, en fait. Et c'est à ce moment-là que Mazarine réalisa qu'il l'avait emmenée au beau milieu du labyrinthe. Ah il devait bien rire, le bougre. Il allait l'entendre ! Oui parce qu'il y a une chose qu'elle ne supportait pas mais alors pas du tout : qu'on ne l'écoute pas. Ah ça non ! Intéressante ou pas, la moindre des politesses, c'était d'avoir la décence de rester pour suivre son histoire. Ou au moins de faire semblant de le faire. Ce n'est quand même pas difficile. Pire encore, c'est la moindre des choses. Elle commença donc à fulminer contre ce maudit chat de pacotille qui l'avait piégée. Pourtant, dieu sait que tout le monde disait au Pays des Merveilles quel farceur il était ! Eh bien, maintenant, il y en aurait une de plus : Mazarine. Et pas des moindres en plus ! Avec ça, il serait fait. Oui, vous non plus vous n'êtes pas convaincu mais que voulez-vous, elle pensait vraiment cela.

Elle mit donc un moment à réaliser dans quel pétrin elle était. Mais, lorsqu'elle comprit qu'elle était bloquée dans un endroit dont elle ne connaissait ni l'entrée et encore moins la sortie, elle paniqua et se mit à courir un peu partout... Pour se stopper net à un moment en se remémorant ce précepte :
"Si perdu tu te trouves, mieux vaut ne plus bouger que courir partout."
Elle se figea donc et attendit, attendit, attendit. Après un moment et un petit débat avec elle-même - à voix haute, bien sûr - elle s'autorisa à s'asseoir. Ce n'était qu'un petit mouvement donc ça devrait passer. Elle s'assit donc et attendit, attendit, attendit. Fort heureusement, elle avait de quoi s'occuper et racontait mille histoires à tout ce qui l'entourait. Peut-être est-ce pour cette raison que personne ne vint jusqu'à la nuit. En fait, personne ne vint tout court mais à un moment donné, Mazarine entendit un petit bruit et se pencha donc en avant. Elle vit alors une ombre passer. Ni une ni deux, là voilà qui court vers lui en criant :
"Ah ! Mon sauveur !"
Oui parce qu'au cas où vous ne le saviez pas encore, Mazarine a l'art de tout dramatiser. Si elle se coupe un jour le doigt avec une feuille de papier, elle jurera ses grands dieux qu'elle a bien failli perdre le bras ! Vous voyez le genre, quoi. Elle se cramponna donc au bras de son sauveur et découvrit avec stupeur :
"Narcisse ? Toi ici ? Oh, c'est le destin qui t'envoie !"
Le jeune homme tenta de se dégager de son étreinte mais la demoiselle la resserra aussitôt, se collant un peu plus contre lui en lançant sur un ton clairement réjoui :
"Oh mais allons, ne fais pas ton modeste. C'est un signe ! Celui que nous sommes bel et bien fait l'un pour l'autre, comme je me tue à te le répéter. Tu n'es donc pas content de me voir ? Hein ? Mais que regardes-tu sans cesse ?"
Elle se tourna dans la direction où il regardait mais ne vit rien, ni personne. Aussi haussa-t-elle les épaules et focalisa son attention à nouveau vers le valet de Pique en lui exposant la situation dans laquelle elle se trouvait :
"Tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé. Tu vois, je discutais avec le Chat de Cheshire et tout d'un coup paf disparu. Plus là, invisible. Peut-être a-t-il eu une urgence quelconque. Un rendez-vous galant même, qui sait après tout. Ou une envie pressente aussi, qu'est-ce que j'en sais. Enfin, donc il a disparu et a oublié qu'il m'avait mené au beau milieu du labyrinthe. Enfin, je pense parce que ça aurait été très malpoli de sa part de m'entraîner là dans le seul but de me perdre, non ? Déjà qu'il ne m'a pas écouté jusqu'à la fin... Du coup, j'étais fâchée après lui. Oui parce qu'au départ, je n'avais pas réfléchi et j'avais pensé qu'il l'avait fait exprès donc j'étais en colère. Et un peu paniquée aussi, quand même donc...
- Mazarine...
- Oui ?
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Hum eh bien tu serais très gentil de me raccompagner jusqu'à la sortie. Ou un peu plus loin si tu le souhaites..."
Le jeune homme sembla hésiter un instant, regardant à nouveau derrière la Simili-Tortue, comme s'il cherchait quelqu'un dans la pénombre. Elle n'y fit pas attention cette fois-ci et tira un peu sur son bras :
"Allez quoi ! Tu serais vraiment capable de me laisser ici. Imagine, je pourrais mourir de froid. Ou pire encore, rencontrer des filkouts ou même des pritus à lunettes. Ah non, il m'arriverait grand malheur, surtout qu'on raconte que les pritus adore traîner sous les pins...
- Ça tombe bien, il n'y a pas de pin par ici..."
Ce sur quoi, il s'autorisa à s'en aller. Elle le retint aussitôt par le bras et lança d'une petite voix :
"La vérité c'est que la nuit est tombée et j'ai... j'ai peur ici toute seule. Raccompagne-moi s'il te plaît. Je ferai ce que tu veux ensuite !"
Elle se tut une seconde, se demandant si elle était vraiment prête à faire tout ce qu'il lui demanderait. Le pire serait encore :
"Ok, tais-toi alors. S'il te plaît" ajouta-t-il en soupirant.
Elle ouvrit la bouche puis se ravisa et se contenta de hocher la tête. Narcisse sourit et lui dit de le suivre. Mazarine, elle, espérait que le chemin ne serait pas trop long.

3) Racontez-nous votre arrivée au pays des merveilles. S'est-elle déroulée sans encombres ? Êtes-vous tombé sur des personnages étranges ? Qu'avez-vous vu, entendu ? Bref on veut tout savoir.

"Comment je suis arrivée ici ? Ouhlala, c'est une longue histoire ça." Là, vous vous asseyez confortablement : pour que Mazarine elle-même dise ça, le récit allait être long, très, très long, alors autant être bien assis pour ne pas avoir de torticolis au réveil. D'un signe de la tête, vous lui intimez de poursuivre. Avec un sourire, elle s'assoit face à vous et commence de sa voix cristalline :
"Bon, je ne sais plus trop ce que je fabriquais dans le coin. En fait, je ne sais même plus quand c'était, ni même avec qui j'étais ou encore où j'étais enfin, tu vois quoi, le néant total. Je me souviens d'un truc carrément hors norme, un truc de fou quoi. Si, si j'te jure !" Là, vous admirez l'art de la papote de la Simili-Tortue qui ponctue la moindre de ses phrases d'une petite interjection, histoire de maintenir l'intention de son public éveillé. Oui, public, parce que quand Mazarine parle, c'est un véritable show.
"Enfin bref, soudain là, genre, je me reposais, tranquille, tu vois ? Et puis paf, là, d'un coup, une pomme bleue me tombe sur la tête. Alors moi, un peu curieuse, 'fin tu me connais, je suis pas du genre à aller titiller un grizzli qui dort mais je suis quand même facilement surprise. Alors, cette pomme, je me demande d'où elle sort et je veux l'attraper. Mais la coquine roule dès que j'approche ma main. Donc je continue, continue, continue, continue, encore, encore, encore et encore. Et puis là, tu me suis, hein, tu me suis ?! Donc je suivais la pomme bleue qui soit dit en passant est tombée d'un cerisier ou peut-être d'un fraisier grimpant. Enfin, donc je suis cette pomme bizarroïde quand soudain PATATRA !" Là, vous aviez plus ou moins décroché mais vous bondissez sur votre siège parce que la petite a littéralement hurlé, alliant en plus le geste à la parole et renversant votre tasse de thé. Vous hochez la tête, signifiant que vous avez bien compris le concept du "patatra".
"Je suis tombée mais pas de ma hauteur, non, non. Dans un trou. T'y crois ça ? Dans un trou ! Dément hein ?! Donc, je suis tombée dans ce trou et c'était comme dans un toboggan tu sais où j'ai glissé, glissé, glissé à plat ventre. Et moi, tu vois, j'essayais encore et encore et encore d'attraper cette fichue pomme qui ne voulait pas se laisser attraper. Bah oui parce que je me disais que quand même, une pomme bleue c'est si rare que ça doit être extra bon, non ?! Donc j'ai glissé pendant un moment puisque mes habits étaient plein de terre après. Et puis, au bout d'un moment, BAM ! Je me suis pris une porte de plein fouet. Ouais une porte. Tu te dis comme moi à l'époque : mais qu'est-ce qu'ils ont foutu une porte là ? C'est carrément con, tout le monde peut se la prendre. Et puis où est ma pomme ? Enfin, du coup, j'me relève. Mes habits sont tout plein de terre, ils auraient pu nettoyer quand même. Donc j'me relève et puis je remarque que la porte doit m'arriver... hum... là." Là elle se lève et montre à peu près ses genoux. Avant de se rasseoir et débiter à nouveau.
"Pas grande quoi. Et pas épaisse non plus. Et pourtant, j'le suis pas non plus moi ou en tout cas pas à l'époque, je crois. 'Fin tu vois le truc, quoi ! Donc moi j'me suis pas laissée avoir et j'ai toqué. Pas de réponse. Je recommence du coup en demandant s'il y avait quelqu'un. Et là d'un coup j'entends un bruit genre BROUMMMM CRIIIIIIIII RAAAAAAAAAH. Et puis, paf, le sol s'écroule ! Enfin, ça faisait plutôt comme une trappe. Donc je crois qu'il serait plus juste de dire qu'il s'est ouvert ou écarté. Enfin, comme une trappe. Tu te figures le truc, d'acc' ? Du coup, je suis tombée avant même d'avoir eu le temps de dire ouf. Mais je suis pas tombée par terre, non. Je suis passée à travers un nuage rose, puis un jaune et un vert et puis enfin un violet. Ou peut-être que c'était l'inverse. Bref, la fin reste quand même la même : PAF, là, y'a le sol. Bah ouais fallait bien qu'il arrive un jour celui-là ! Bon et là, pour rien te cacher, j'ai eu comme un noir, un trou, je me souviens plus de rien de ce qui s'est passé ensuite pour faire court. Enfin, jusqu'à ce que j'me réveille bien sûr. J'étais au milieu d'un champ et je retrouve enfin ma pomme. Elle était là mais bien plus grosse et surtout, elle avait des yeux, un nez, une bouche. Tout quoi. Des p'tites mains, des p'tits pieds. Pas de cheveux par contre. Mais c'était marrant tu sais, on voyait ses petites pommettes qui avaient l'air trop croquantes. Envie de mordre dedans, j'ai failli le faire même, mais plus tard. Mais le plus marrant c'est qu'en fait cette pomme, bah c'était un homme. Mais je le savais pas encore. Non, parce que moi, j'me suis dit qu'une pomme, vu que c'était une, bah c'était que des filles. Mais c'est pas logique au fond parce que sinon, elles pourront jamais se marier ces pauvres pommes. Enfin, bref, j'en étais où là ?" Là vous dites un vague "La pomme..." et elle reprend aussitôt.
"Ah oui, la pomme bleue que je pensais être une fille qui m'a dit avec une voix hyper grave : "Bienvenue ici" et blablabla. J'ai pas écouté, si tu savais ce qu'il pouvait être barbant. Heureusement, après des petites abeilles et des jolis papillons sont arrivés et ont commencé à chanter pour me souhaiter la bienvenue au Pays des Merveilles, un monde parfait tout ça tout ça. Bon, au début, j'ai eu du mal à comprendre. Et puis là les papillons m'ont tirée un peu partout pour me faire découvrir un peu tout ici. Après j'ai un peu décroché. Plein de couleurs, de cris, des gens super heureux de me voir, des bulles de savons, des chèvres qui marchaient sur leurs pattes arrières, des chiens qui miaulaient et l'inverse, des oiseaux qui volaient à l'envers. Tout plein de trucs et puis finalement, on m'a demandé mon nom. Mazarine Karelle Reilly que j'ai dit. Et là, cris de joie. J'ai pas trop compris, on m'a enfilé une robe, on m'a porté jusqu'à un endroit superbe et là y'a eu une dame qui a dit quelque chose, tout le monde écoutait en silence jusqu'à ce qu'ils applaudissent tous et me jettent en l'air en hurlant que je ne perdrai pas ma tête. Encore heureux que j'me suis dit, sans tête, comment je pourrais parler moi ? Mais bon, y'avait pas de problème vu qu'on n'avait pas l'intention de me la couper visiblement. Alors, on a commencé à..." Là, vous croyez avoir tout bonnement décroché et ne percevez que quelques mots du genre 'gigantesque', 'inimaginable', 'éléphant rose' ou encore 'tu m'écoutes là ?'. Jusqu'à ce qu'elle achève enfin son récit par :
"Enfin, voilà, c'est comme ça que je suis arrivée ici." Les yeux brillants, elle s'arrête un moment. Quelques secondes puisque déjà elle prend sa respiration pour recommencer de plus belle. Vous la coupez en lui proposant du thé, ce à quoi elle vous répond :
"Hum, non merci, je n'ai pas soif."
Incroyable. Une véritable machine à parler cette Mazarine.

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Bon on sait jamais, des fois que mon inspiration...

Re-Bienvenue charmante victime :)

Invité

Avec un bourreau comme ça, je suis volontaire plutôt deux fois qu'une PAPILLON

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Re bienvenue très chère. : )

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Re-Bienvenue,
t'aime ce genre de perso toi?
Avec une quête désepérée hein?
Sadique moi je dis.... j'aime ça.

Invité

Ouais j'aime les gens au fond du trou, les cas désespérés etc xD

Invité

Welcooome =D

Invité

Bon, finalement, je fais pas les trois xD
J'ai fini donc du coup ^^

Merci Viri =)

Invité

J'adore.
Décidemment le personnage ets génial et ta façon décrire me séduit.
Je note le truc qui m'as quand fait trop marrer:
"Ou pire encore, rencontrer des filkouts ou même des pritus à lunettes".
n'importe quoi c'était superbe.
Bref je te valide va t'éclater charmante tortue.

Invité

Cimer !

Mouahahah attention, j'arrive au Pays des Merveilles PAPILLON

Invité

Oui les répliques de Narcisse sont très sympathiques aussi.
Bref moi j'aime et Rosemary va être comblée.
En plus ça ma trop donné envie de prendre un des précréés.

Invité

» Ce qui m'arrive aux chevilles se sont mes chaussettes { Mazarine U.C