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 A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]

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MessageSujet: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 0:30

« Se dessine une partie de cache cache. »




Héliodora se trémoussait dans la chambre qu'on lui avait offerte à la Résidence «Valet de Pique»,
elle savait très bien que si on lui proposait d'y loger c'était avant tout pour la garder à l'œil.
Certes l'endroit était coquet et tout ce que l'on pouvait souhaiter s'y trouvait, mais il fallait avouer que la jeune femme s'y sentait mal à l'aise, peut-être à cause de tout regards des autres résidents qui épiaient sans retenu ses moindres faits et gestes.
Cet endroit était une prison dorée, un laboratoire ou l'on surveillait chaque spécimen avec intérêt et il fallait dire qu'elle avait de quoi les intéresser.
Il n'était pas rare de la découvrir au détour d'un couloir entrain de se disputer toute seule, ici la nouvelle de son «petit problème psychologique» n'était certes pas un secret et chacun faisait de son possible pour alimenter les ragots à ce sujet.
La jeune femme poussa un soupire à fendre l'âme alors qu'elle lissait pour la dixième fois au moins sa robe, elle le savait la Reine avait tôt fait de punir n'importe qui pour n'importe quoi et elle se méfiait de la créature sadique qui se cachait sous un charmant minois.

    Héliodora: Pourquoi ne puis-je pas rester ici? se lamenta t-elle.
    Hallucination: Parce qu'on meurt d'ennui dans ce palais, répliqua t-elle.
    Héliodora: Pourquoi ne puis-je pas tenir une vrai conversation seule... ajouta t-elle.
    Hallucination: Parce que je m'ennuie.
    Héliodora: Très bien, très bien allons boire le thé... soupira t-elle résignée.


Il fallait dire que cela faisait près de deux heures que cette fichue Voix lui cassait les oreilles;
on s'ennuyait beaucoup lorsque l'on restait à lire, un livre pathétiquement romantique, toute la journée d'après elle.
La jeune aristocrate avait d'abord fait la sourde oreille, mais il fallait avouer que comme celui qui la harcelait se trouvait à l'intérieur de sa tête cela devenait bien plus difficile à faire.
Observant le grand miroir qui s'étendait sur toute une façade de sa chambre, elle se força à sourire, il fallait sauver les apparences puisque dans ce monde tout n'était qu'apparence.
Elle enfila une robe fluide d'un blanc immaculé qui descendait jusqu'à ses genoux, laissant visible ses fins mollets; elle portait de petits escarpins ivoire assortis avec le petit chapeau qui servait à tenir le chignon sophistiqué qu'elle avait prise la peine de se faire.
Vérifiant une dernière fois son reflet elle décida qu'elle était prête et attrapa son incontournable ombrelle blanche en quittant sa suite.

    Hallucination: Dépêche toi donc. Cela va être amusant, dit-elle d'une voix pressente.
    Héliodora: je ne vois pas en quoi cela pourrait être amusant, la Reine sera présente à ce que l'on raconte, glissa t-elle angoissée.
    Hallucination: Foutaises, ces rumeurs lui permettent juste de semer un peu plus la zizanie. Ne t'inquiète pas elle ne sera pas présente, elle n'est même pas la à ses Non-anniversaire alors.
    Héliodora: J'espère que tu ne te trompe pas.... murmura t-elle.
    Hallucination: J'ai toujours raison, nota t-elle et c'était presque la vérité.


Elle ne répondit par car à côté d'elle passa une demoiselle dont l'indiscrétion et le goût pour les ragots était bien connu. Domitille lui adressa un charmant sourire, qu'elle lui rendit poliment.
A vrai dire elle n'avait jamais été très prudente, mais depuis son arrivée chez la Reine de Cœur elle avait apprit à suivre les conseils de la Voix. Un de cela étant qu'il ne fallait pas ouvrir la bouche en la présence de la charmante petite huitre, bien trop indiscrète cette douce enfant.
Elle était à ce que l'on disait une personne appréciée par la Reine puisque celle-ci s'informait chez-elle de tout ce qui avait lieu au Pays des Merveilles, ou plut modestement au château des Cartes.
Héliodora avançait d'une démarche gracieuse bien que particulièrement lente, cachant à peine son manque d'enthousiasme à l'idée de s'exposer ainsi à la cruauté des sadiques aristocrates.
Elle faisait nerveusement tourner son ombrelle sur son épaule et écoutait à contre-cœur les chansons disgracieuses qu'aimait entonner la voix.

La plaine était un lieu vraiment très prisé et déjà des dizaines de jeunes gens se baladaient en riant.
Les jeunes femmes étaient toute plus haute en couleur les unes que les autres et les jeunes hommes avait une posture qui montrait très bien leur façon de se voir.
C'était un beau monde et pourtant surement le plus inquiétant de tout le Pays des Merveilles, le plus dur également, mais ceux qui survivaient dans celui-ci n'avait pas d'inquiétude à avoir quand à leur avenir.
Elle marchait prudemment sur les sentier rouges évitent de faire un pas sur l'herbe tendre, en effet la Reine appréciait très peu que l'on saccage sa magnifique pelouse.
Finalement la demoiselle choisit un banc quelque peu en retrait et s'y installa en supportant les jérémiades de la Voix qui avait imaginer se mêler à la haute société.
La demoiselle abaissa son ombrelle de façon à cacher son visage aux curieux, asseyant de s'assurer un semblant de tranquillité.

    Hallucination: Exaspérante.... souffla t-elle d'une voix boudeuse
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 15:35

La grande plaine, terrain de chasse idéal en cas d’ennui chronique. Quand la fainéantise vous empêche de réfléchir à des plans machiavéliques, ces grandes étendues vert pomme vous offre un nombre considérables de victimes prête à se faire découper sur un plateau en argent. Des victimes qui ne tarderont pas à se faire persécuter pour la simple et bonne raison qu’ils étaient là, alors qu’ils ne le devraient pas. Ils ne gênent personne, mais désobéissent aux lois. Telle une souris qui se promenerait dans le territoire d’un chat. Libre à elle de courir dans tout les sens, afin d’échapper aux longues griffes de son prédateur. Le résultat reste le même : elle se fera très vite avaler. Pour la simple raison que le chat ressentira invévitablement l’envie de jouer. Zadig était le chat, le reste du monde était des souris. Combat inéquitable, et ça, tout le monde l’avait depuis bien longtemps compris.

Tout ne se résumait finalement qu’à un simple abus de pouvoir. Tirer avantage de sa position et s’accorder toutes sortes de divertissements plus ou moins douteux. Mais tellement amusant. La différence entre un bon et un mauvais roi ne tient finalement qu’à deux éléments : son envie de jouer, et son besoin d’être aimer. Manque de chance pour les habitants du Pays des Merveilles, Zadig n’était que rarement diverti. Et plus que tout, il se fichait éperdumment de se faire détester. Pire, il trouvait une certaine satisfaction à multiplier ses ennemis. Il avait l’espoir secret de trouver un ennemi à sa hauteur, qui ne se briserai pas en milles morceaux au premier round. Un ennemi capable de lui faire face, et de se livrer corps et âme dans un combat sanglant. Un ennemi qui n’existait probablement pas. Aussi fous soient les gens de son royaume, il ne l’étaient jamais suffisament pour oser défier leur roi. A tel point que Zadig n’était que très rarement détester, car les gens se contentait de le craindre. Une bien triste situation qui faisait peut-être sourire le roi, mais qui était bien loin de le faire rire. Une existence sans ennemis est aussi ennuyeuse que Disney Land sans son Space Mountain. Navrant.

Confortablement installé sur sa branche habituelle, la plus haute du sentier dont la vue s’étendait suffisamment loin pour ne rien manquer, Zadig attendait patiemment qu’une douce et naïve victime ait la malchance de se montrer. Les candidats étaient nombreux, mais peu d’entres eux finissaient par être séléctionnés. La séléction se faisait naturellement, lui-même ne pouvait l’expliquer. Certains ne l’intéressait pas, et pouvait ainsi se vanter d’échapper aux griffes du roi. Aussi longtemps que ce dernier ne révise son choix. D’autres attiraient naturellement son œil, et devenait les victimes de ses plans les plus machiavéliques et aboutis. Les plus chanceux d’entres eux avaient même le droit de faire face au duo le plus effrayant du Pays des Merveilles, et n’en revenaient que rarement indemne. Et enfin, les derniers se situaient aléatoirement entre ces deux catégories. Ni attirants, ni complètement inintéressant. Ils faisaient souvent parti de ceux qui ne pouvaient pas être juger du premier coup d’œil, et dont il fallait s’approcher pour en découvrir les secrets. Ils s’avéraient parfois être déçevant, mais pouvaient également être fascinants. Celle vers qui les yeux de Zadig étaient maintenant tournés faisait parti de cette troisième catégories. Une cible parfaite, qui n’allait pas tarder à être basculer du côté des habitants sans intêrét. Ou, pour son plus grand malheur, de celui des victimes de ses plus sombres projets. Encore un destin dont lui seul pourra décider, et qui sera scellé en cette si belle fin de journée. Le puissance, le pouvoir. Quels sentiments divins.

De nouveau souriant, Zadig sauta de sa branche pour s’avancer vers sa toute nouvelle victime. Son nom ? Héliodora. Seulement connue de réputation. Une réputation d’ailleurs très mitigé, mais plutôt positive du côté de la reine. Rosemary lui avait une fois parlé d’elle, la présentant comme quelqu’un d’étrange et d’intéressant. Au point de l’avoir nommé valet de trèfle. Une opinion qu’il se devait de vérifier, ne serait-ce que pour découvrir ce qui pouvait ainsi la différencier. Jouer avec une membre de la haute aristocratie ne pouvait être que plus divertissant. Par chance, Zadig avait un furieux besoin de jouer.

- Inutile de te cacher derrière ton ombrelle, lança-t-il avec son éternel froideur, au Pays des Merveilles, ont fini très vite par se faire retrouver. Si tu ne le sais pas encore, crois-moi, tu va très vite le comprendre.

Il adopta ensuite une voix plus chaleureuse, accompagnée d’un léger sourire.

- Je passe mon tour pour les présentations, il est évident que cela ne sera pas nécessaire. Héliodora, c’est bien ça ? La reine m’a parlé de vous, bienvenue dans la haute aristocratie.

Et le chat repère la souris, le jeu peut enfin commencer.
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 20:21

Le banc qu'elle s'était choisit était à vrai dire parfait pour elle, toutes les autres personnes présentent dans le parc se trouvais à minimum vingt pas d'elle. Cela lui assurait donc un peu de calme ou du moins la certitude que personne ne l'entendrait converser.
Il fallait faire des gros efforts pour ne pas ouvrir la bouche alors que la Voix la traitait de tout les noms, elle se contentait d'étouffer des gémissements vexés de temps à autres.
Se rendant compte que sa solitude, tant désiré en cet après-midi, était menacée par sa célébrité elle affaissa très légèrement son ombrelle, cachant tout juste le haut de son visage aux curieux.
Elle espérait ainsi ne pas attirer d'avantage l'attention sur elle, sachant très bien que certains l'avaient repérés dès son arrivé et qu'il garderait un œil intéressé sur elle.
Le problème était que sa maladie était connue de tous et que certains la soupçonnait d'inventer cela pour cacher sa ruse, de plus elle avait toujours été une jolie enfant et maintenant qu'elle était une jeune femme elle était d'une beauté qui en aurait rendu plus d'une jalouse.
Son affreuse Marâtre en était la preuve.

Elle profitait déjà de cette sortie car elle savait que Psychée Timpleton, sa belle-mère, n'aimait guère sortir prendre le thé si elle n'était pas certaine d'y rencontrer des personnages importants.
Hors l'endroit semblait calme et elle faisait surement parti des aristocrates les plus important en ces lieux pour le moment.
Une tache blanche à ses pieds attira son attention, une petite fleur blanche se trouvait à quelques centimètres de son pied droit. Celle-ci la regardait d'un air effaré et curieuse de la remarquer Héliodora fixa la pâquerette. Celle-ci émit un léger toussotement, puis lissa soigneusement ses pétales, sans la lâcher du regard.
La jeune femme ne dit rien et étonnement la Voix non plus ne se manifesta pas, ce qui voulait dire que soit la plante l'intriguait soit elle avait décidé de bouder et de garder le silence, peu importe ce qu'il arriverait.

    Fleur: Vous avez faillit me marcher dessus étourdite enfant, reprocha la voix chantante.
    Héliodora: Vous m'en voyez désolé, je ne vous avais pas vu.
    Fleur: J'espère bien, si vous aviez fait cela pour me faire peur je vous aurait sacrément corrigé.
    Héliodora: Cela aurait été légitime, dit-elle légèrement amusée.
    Fleur: Que faite vous ici? Je veux dire toute seule.
    Héliodora: Je venais boire un thé.
    Fleur: Cela est inadmissible savez-vous ce qu'ils mettent dans leur satané thé? s'exclama t-elle apparemment choquée.
    Héliodora: Et bien des plantes.
    Hallucination: Touché! souffla t-elle hilare.
    Fleur: Des plantes! C'est inadmissible et …


La pauvre plante arrêta ses reproches au moment ou une chaussure convenablement cirée se posa sur elle, l'écrasant pas la même occasion.
La belle brune observait la chaussure en poussant un petit cri surprit. Pauvre pâquerette, elle n'était certes pas des plus raisonnables mais mourir de la sorte était une mort bien cruelle.
Peu à peu les yeux d'un bleu profond de la jeune femme remontèrent le long de la jambe, puis du torse pour s'arrêter sur le visage du meurtrier. L'avait-il fait exprès, où n'avait-il pas remarqué l'innocente.
Elle dût devenir bien pâle en reconnaissant le beau jeune homme, le Roi de Cœur était surement l'homme le plus connut du Pays des Merveilles et tous connaissait son caractère peu commode.
Déglutissant avec difficulté elle se sentit rougir alors que la voix éclatait bruyamment de rire, évidemment ce changement de situation devait la ravir mais elle regrettait d'avoir quitté son lit.

    Zadig: Inutile de te cacher derrière ton ombrelle, au Pays des Merveilles, ont fini très vite par se faire retrouver. Si tu ne le sais pas encore, crois-moi, tu va très vite le comprendre, dit-il avec froideur.
    Héliodora: Il faut être cherché pour être retrouvé. Me cherchiez-vous votre Majesté? répondit-elle machinalement d'une voix blanche.
    Hallucination: Tu m'impressionne, tu peux encore parler?


La jeune femme laissa glisser son ombrelle de son épaule, la déposant à contre-cœur sur le banc. Il était bien impoli de parler le visage caché et elle préférait éviter une telle faute, si le Roi ne le lui faisait pas payé une des personnes qui les observaient sans retenu le ferait plus tard.
Elle observa son visage inexpressif et ne put en nier la beauté, le couple royal était aussi éblouissant qu'on le disait et elle se découvrit le désire de voir ces deux jeunes gens côte à côte sur le trône.
En effet même si elle connaissait sa réputation, c'était la première fois qu'elle rencontrait Zadig Cartwright et elle était étonnée que ce soit lui qui soit venu à elle, bien que cela ne lui disait rien qui vaille.
Le visage royale du beau blond se métamorphosa en adoptant un sourire discret mais chaleureux, essayait-il de la tromper? Méfiante elle lui rendit son sourire sans trop de conviction en repensant à la pâquerette.

    Zadig: Je passe mon tour pour les présentations, il est évident que cela ne sera pas nécessaire. Héliodora, c’est bien ça ? La reine m’a parlé de vous, bienvenue dans la haute aristocratie.
    Héliodora: C'est cela, Héliodora Timpleton votre Majesté.
    Hallucination: Bienvenue, bienvenue... c'est une aristocrate depuis sa conception! ronchonna t-elle.


Héliodora toussota surprise du ton irrespectueux utilisé par la voix qu'elle seule pouvait entendre, ce qui à cet instant était une bonne chose d'ailleurs.
Elle voyait dans le regard du Roi de Cœur qu'il semblait déjà fortement intéressé et la lueur de défi qui brillait dans ses yeux la fit frissonner.
Elle aurait aimer que le personnage royal parte voir des connaissances ou proche, puisque le parc était joyeusement animé, mais il semblait décider à l'étudier un peu et elle ne pouvait décemment pas partir.
Un son d'agonie lui chatouilla les oreilles et elle devina que la pauvre pâquerette n'avait pas été tué par le coup de chaussure, du moins n'était elle pas morte immédiatement.
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeSam 27 Juin - 18:13

Le roi regarda Héliodora d’un air amusé. Malgré son prestigieux statut de « Valet de trèfle », elle réagissait face à Zadig de la même façon que tous ces insignifiants personnages qui foulaient les terres du Pays des Merveilles. Teint blanc, gouttes de sueurs, recherche d’une attitude parfaite et irréprochable. Une première impression décevante, bien qu’il n’avait pas eût l’audace d’en attendre plus. Par son attitude bourrée d’une politesse aussi hypocrite qu’inutile, le valet de trèfle venait de se condamner à n’être jamais qu’un jouet aux yeux du roi. Cela dit, rares étaient les habitants qui pouvaient se vanter de franchir ce statut. Des jouets, Zadig en avait par milliers. Mais par chance, il ressentait toujours la même satisfaction quand il parvenait à les briser.

- Il faut être cherché pour être retrouvé, dit Héliodora d’une voix sans saveur, comme si elle craignait d’adopter un ton inapproprié. Me cherchiez-vous votre Majesté ?

Quelle question stupide. Ce n’est pas le chasseur qui cherche ses proies, mais les proies qui se présentent malgré elle face au chasseur. Il s’était contenté d’attendre, elle avait fait l’erreur de s’afficher dans ce dangereux lieu public, à l’abri des regards indiscrets. Les endroits calmes, silencieux et vides sont les pires de tous quand on espère profiter de quelques minutes de tranquillité. Se fondre dans la masse est tellement plus discret. Cette grossière erreur l’avait rétrogradé au rang de pauvre et candide victime. Si l’on considère que cette souris s’était contentée de se cacher dans son trou. L’inverse ferait d’elle une créature suffisamment téméraire pour provoquer le chat qui guette. Une situation autrement plus intéressante, mais définitivement peu probable. Le ton qu’elle adoptait en s’adressant au roi était la preuve qu’elle n’était qu’une souris effrayé, priant pour que sa bonne conduite lui permette de ne pas se faire dévorer. Quelle naïveté.

La discussion laissa ensuite place aux présentations, dont Zadig se priva, à juste titre. Des présentations sans surprises, ponctué par cette éternelle « votre Majesté » que le roi ne se lassait jamais d’entendre, bien qu’il était curieux de découvrir une personne suffisamment audacieuse pour s’en priver. Tous pensaient que si cela arriverait, il se vengerait de la pire manière qui soit. Une atroce vengeance dont seul lui avait le secret. Grossière erreur. En vérité, il serait probablement intéressé. Peut-être même fasciné. Mais ce n’est pas comme si cela était déjà arrivé.

Un silence s’installa finalement entre le roi et le valet. Un silence durant lequel Zadig observa avec attention son nouveau jouet. Considérant avec intérêt la meilleure des façons pour le briser. Sans surprise, elle semblait gênée. Ressentant probablement la furieuse envie de s’en aller. Regrettant peut-être le simple fait de s’être installée sur ce banc où elle espérait sans doute avoir quelques instants de tranquillité. Désormais, elle ne pouvait pourtant plus s’échapper. Et ça, elle le savait. Les frissons qui parcouraient l’ensemble de son corps en étaient la preuve. Ou n’était simplement que l’expression physique du malaise qu’elle ressentait face à ce roi qui continuait de l’observer, les yeux remplis de curiosité. La curiosité de découvrir son secret, mêlée à celle de savoir combien de temps elle tiendrait avant de se briser. Le roi n’était pas pressé. Contre toute attente, la patience avait toujours été l’une de ses qualités. Après tout, le jeu ne faisait que commencer.

Une pâquerette en état d’agonie brisa ce long silence. Zadig sourit. Contempla quelques instants le spectacle, il releva finalement la tête vers Héliodora, manifestement touchée par le sort de cette insignifiante fleur. La compassion, quel étrange sentiment.

- Tu te demandes sans doute si je le l’ai volontairement tué, lorsque je suis arrivé ? dit lentement Zadig, cultivant le malaise d’Héliodora. Parfaitement, l’existence de cette fleur était aussi insignifiante que celle d’un cafard. Et pour les cafards, personne ne ressent un quelconque sentiment de pitié avant de les écraser. Les plus forts détruisent les plus faibles. Il ne lui reste plus qu’à assumer sa triste condition. Si seulement elle avait fait l’effort de se taire.

S’amusant de la situation pour faire naître une forte crainte dans l’esprit d’Héliodora, Zadig n’avait en vérité pas remarqué la présence de cette pâquerette qui continuait d’agoniser en laissa s’échapper quelques gémissements de douleurs. Bien que le spectacle était loin de le faire culpabiliser, il n’allait pas jusqu’à l’amuser. Il ne ressentait aucune satisfaction à détruire des créatures aussi insignifiantes. L’indifférence, voilà tout ce qu’il était capable d’offrir à cette fleur aux portes de la mort.

- Je pensais cependant l’avoir tué. Mais le spectacle n’en ai que plus réjouissant, n’est-ce pas ? continua-t-il, un artificiel sourire aux lèvres.

Prêt à jouer le rôle d’un roi sans cœur, Zadig était curieux de découvrir comment réagirait Héliodora face à cette situation. Un moyen comme un autre de découvrir le secret qui la rendait si particulière aux yeux de Rosemary. Le premier d’une longue liste. Dans peu de temps, il aurait probablement toutes les cartes en main pour la cerner dans son intégralité. Après tout, un roi se devait de connaître son peuple et ses fidèles sujets. Ne serait-ce que pour accomplir ce pourquoi il était sans doute né : les manipuler.
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeDim 28 Juin - 1:18

Le Roi de Cœur semblait aimer jouer avec le malaise qu'il provoquait et la demoiselle devait supporter son silence sans rechigner. En un sens elle préférait qu'il ne parle pas, cela lui éviterait au moins de dire une chose qu'elle regretterait.
Il fallait savoir que ce n'était pas tant l'homme qui inquiétait Héliodora, que le rang important de celui-ci. A vrai dire elle n'était pas de nature timide et elle ne s'inquiétait pas vraiment de l'impression qu'elle donnait au gens; le problème était que sa belle-mère et son père surveillait leur réputation et peut-être aussi qu'elle tenait un tant soit peu à sa tête.
Zadig lui semblait apprécier le fait de la voir terrifié, ou peut-être pas, après tout au fond il devait y être habitué. Soit elle frissonnait en le voyant, mais en réalité sa femme l'inquiétait bien plus que lui et l'idée d'avoir la voix pour la soutenir lui permettait de ne pas réagir trop excessivement.
Il fallait se calmer, reprendre ses esprits, se remettre de la surprise et tout irait pour le mieux, quoi le moins mal possible semblait plus approprié.

Le soupire déchirant de la pâquerette la sorti de sa torpeur, baissant avec un semblant de contenance la tête elle se demanda si le jeune homme savait le mal qu'il faisait à cette innocente créature.
Certes la fleur avait une personnalité excessive, mais la simple beauté de ses pétales ne suffisait-elle pas à lui vouer un minimum de respect?
Il semblait que non Zadig la regarda, croisant ses grands yeux bleu légèrement attristés par les malheurs de la plante, il lui sembla même qu'il augmenta d'avantage la pression de son pied droit. Idée reçut tant il lui semblait sadique ou réalité? Elle n'aurait pu le dire en restant neutre.
Le blond sembla éprouver un soupçon d'intérêt pour l'expression de la belle puis son visage prit une expression amusée. Était-il dépourvu de sentiments et de remords?

    Zadig: Tu te demandes sans doute si je le l’ai volontairement tué, lorsque je suis arrivé ? Parfaitement, l’existence de cette fleur était aussi insignifiante que celle d’un cafard. Et pour les cafards, personne ne ressent un quelconque sentiment de pitié avant de les écraser. Les plus forts détruisent les plus faibles. Il ne lui reste plus qu’à assumer sa triste condition. Si seulement elle avait fait l’effort de se taire.
    Héliodora: Vous parlez au nom de tous sans connaître leur avis Zadig! s'exclama t-elle outrée par le manque de respect de celui-ci.
    Hallucination: C'est à lui d'assumer sa triste condition si tu veux mon avis, ce crétin prétentieux! rajouta la voix visiblement de son avis.
    Héliodora: Effectivement, je me demande qui à la plus triste condition, ajouta t-elle en recouvrant son calme.


L'aristocrate n'avait jamais aimé que l'on manque de respect à la vie, de plus le jeune homme avait prit un si malin plaisir à la faire sortir de ses gonds qu'elle n'avait pu s'empêcher de répondre.
Elle avait peut-être fait preuve de franchise, mais à aucun moment elle n'avait été impolie.
L'avait-il prise pour une fragile petite écervelée? Depuis son entrée dans la cour de la Reine la demoiselle faisait preuve de beaucoup plus de caractère et elle semblait de moins en moins sensible aux paroles qui la dégoutait. Elle-même s'inquiétait un peu de se trouver des avis commun avec la Voix, certes celle-ci restait plus virulente qu'elle, mais l'intention était souvent la même.
Se rappelant que c'était avant tout son roi qui se tenait devant elle se força à ne pas obéir aux idées de la voix qui semblait vouloir torturer le jeune effrontée.
Pour qu'elle est une telle réaction il fallait assurément qu'il lui plaise, la voix n'avait jamais réagit normalement lorsqu'une personne l'intriguait d'une façon ou d'une autre.

    Zadig: Je pensais cependant l’avoir tué. Mais le spectacle n’en ai que plus réjouissant, n’est-ce pas ?
    Héliodora: Mon avis vous intéresse t-il seulement en réalité? Pour tout dire je préfère la lecture démonstrations de forces aussi impressionnantes soient-elles, soupira t-elle quelque peu moqueuse.
    Hallucination: J'ai d'autres idées réjouissantes, ferait-il parti du spectacle avec le même sourire niais sur les lèvres?


Héliodora se releva, ne supportant plus cette positon de faiblesse.
Elle dut retenir un éclat de rire lorsque la voix lui conseilla de bondir sur le jeune homme, de le faire tomber à la renverse, puis de le piétiner avec entrain en chantant une charmante chanson.
Un sourire s'accrocha cependant à ses lèvres, bien que celui-ci ne puisse pas avoir de sens pour le Roi de Cœur qui ne la lâchait pas un instant du regard.
Il était vraiment le mari idéal pour la Reine, ces deux-là lui semblait tellement semblables que s'en était effrayant, bien que la Reine de Cœur avait plus de pouvoir au Pays des merveilles que son époux.
Attrapant son ombrelle la demoiselle la déposa sur son épaule et entreprit de s'éloigner, ne manquant pas une petite révérence, s'il la suivait au moins laisserait-il la fleur mourir en voyant le soleil. Si ce n'était pas le cas elle était presque certaine de le revoir dans peu de temps.

    Hallucination: Il me plait bien ce gamin, dit-elle d'un ton complice.
    Héliodora: Tu es impossible.
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitimeSam 4 Juil - 10:52

Citation :
Devenue inutile puisque je n'arrive plus a rien avec Héliodora et que je change donc. Je suis sincèrement désolé NOYADE
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une ombrelle [Zadig]   A l'ombre d'une ombrelle [Zadig] I_icon_minitime

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