White Rabbit
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 I wanna get lost... with you. [Lysandre]

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MessageSujet: I wanna get lost... with you. [Lysandre]   I wanna get lost... with you. [Lysandre] I_icon_minitimeMar 21 Juil - 11:09

Le roi marchait, le roi souriait. Faisant marcher ses doigts le long des haies qui s’élevaient autour de lui, créant des chemins improbables, irréguliers, vous engloutissant dans des lieux incertains allant parfois jusqu’à narguer les limites du danger. Sans savoir où il pouvait se trouver, il continuait de marcher. La tête totalement vide, dénuée de pensées. Levant parfois la tête vers le ciel pour mieux apprécier cette sensation unique de disparaitre. Bientôt, le roi se perdrait, et c’était tout ce qu’il désirait. Marchait dans ce labyrinthe somptueux, parfois dangereux, et se perdre. Se perdre soi-même. Oublier la notion d’espace devenue insignifiante, oublier ses propres pensées. Et l’espace d’un instant, se laisser aller. Profiter de ce qui peut être apprécier, effacer ce qui peut être gênant. Souligner le positif, rayer le négatif. Arrêter de réfléchir. Cesser de tout contrôler, et s’autoriser à se laisser guider. Se détendre, c’est tout ce que le roi voulait. Et tout ce qu’inévitablement, il aurait. Le secret pour éloigner toute forme de panique et d’énervement dans un lieu aussi étrange que le fameux labyrinthe du Pays des Merveilles reposait sur un unique sentiment : l’insouciance. La meilleure arme contre la moindre peur naissante. Relativiser, diminuer l’importance des choses. Marcher vers l’inconnu, et apprécier les nouvelles découvertes, l’esprit vide, l’esprit ouvert.

- Besoin d’un guide ? demanda un nain bien trop petit pour entrer dans le champ de vision du roi. Il fit l’effort de baisser les yeux, et le regretta aussitôt. D’une laideur à toute épreuve, le sourire de la créature respirait l’hypocrisie. Sans dire un mot, le roi continua son chemin et ne répondit pas. Son assurance et sa confiance démesurée en lui dissuadant sans doute le nain d’insister. Sage idée.

- Je me suis perdu ! Aidez-moi s’il vous plait, supplia une petite fille aux cheveux blonds, luttant pour ne pas pleurer. Aggripée au bras du roi, refusant de le laisser partir, la petite continuer de supplier, prête à tout pour être délivrée. Entièrement victime du labyrinthe. Anéantie psychologiquement par ce sentiment d’égarement. Le roi se demanda un instant combien de temps il faudrait à cette petite fille pour se mettre à le supplier de façon convaincante. Il se demande aussi si cela suffirait à faire naître en lui un quelconque sentiment de pitié. Peu probable. Et le temps lui manquait.
- Un nain se cache derrière moi, répondit froidement le roi, il se propose d’aider les personnes égarés. Je suppose qu’il t’aidera. Zadig ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire, que la petite lui rendit, pensant qu’il s’agissait là d’un signe de compassion. Grossière erreur. Ce n’était que satisfaction, accompagné d’un soupçon de fierté. Cette petite n’avait pas finit de pleurer. Malheureusement, le roi ne pouvait pas rester pour l’observer. Nul doute que son sadisme en aurait été récompensé.
- Merci, répondit naïvement la petite qui retrouvait déjà le sourire. Un sourire qui ne durera qu’un temps. Une lueur d’espoir qui laissera bientôt place à une amer déception. Et le plus drôle dans l’histoire, c’est le roi, qui aux yeux de la petite, restera synonyme d’espoir. Pendant que le nain s’empressera de la décevoir, endossant le costume de la trahison, et de la décéption. Toujours la même histoire.

Le roi continuait d’avancer, tuant quelques fleurs sous ses pieds. Involontairement… ou pas. Il entendit un homme protestait, en tentant de soigner une fleur qui agonisait. Le roi se contenta de l’ignorer. Il n’avait plus envie de jouer. Pas tout seul. Il était l’heure, il l’attendait. Il ne savait pas où il allait, mais il savait qu’il ne tarderait pas à la rencontrer. Une sorte de foi les guidait, et elle ne se trompait jamais. Une tête surgit soudain du sol, avant de redescendre sous le poids des pieds du roi. L’homme qui l’injuriait quelques secondes plus tôt se mit à courir derrière lui, avant de se prendre une branche qui s’étirait après s’être réveillée. Zadig ne prit pas la peine de se retournait, et c’est les yeux remplient de fureur que la tête de l’homme frappa le sol avec une violence inquiétante. La nature entière semblait être du côté du roi. Le labyrinthe entier s’appliquait à le protéger. Intouchable, c’est tout ce qu’il était.

Prenant un nouveau tournant à gauche, il entendit enfin quelqu’un chantonnait. Il était temps de s’amuser. Il afficha un nouveau sourire, et arrêta de marcher. Jetant un rapide coup d’œil à sa montre, il s’adossa contre une haie, et tourna la tête vers un coin du labyrinthe. Une jambe appararut, puis un corps qui sautillait gaiement, en sifflotant un air entraînant. Quelques produits improbables dans les mains, dont seule elle avait le secret, elle continua d’avancer jusqu’à rejoindre le roi. Elle lui adressa un sourire. Lysandre était arrivée. Les choses sérieuses pouvaient commencer.
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MessageSujet: Re: I wanna get lost... with you. [Lysandre]   I wanna get lost... with you. [Lysandre] I_icon_minitimeDim 26 Juil - 1:24

Quoi de meilleur en cette jolie journée, que d’aller papoter avec un être apprécié. Déjà sous l’emprise de quelques substances plus ou moins hallucinogènes, la demoiselle avait parcouru bon nombre de kilomètres, ou mètres ? Elle n’en savait pas grand-chose, après tout ce n’était pas non plus son rôle que de compter ses pas et suivre un quelconque bon sens. Imaginant déjà s’être perdue au beau milieu du labyrinthe, la panique n’était pourtant pas présente en son fort intérieur. S’amuser, encore et encore. Jouir pleinement d’une vie longue, voir éternelle, dans un monde d’apparence qui lui plaisait parfaitement. Voilà son plaisir le plus naturel. Distinguant un écureuil s’échapper d’en dessous de la haie, voilà que l’animal se met à lui parler. Posant sa main blanche contre sa poitrine, était –ce donc bien à elle qu’il s’adresser ? Faisant une moue réprobatrice, laissant sa langue s’échapper d’entre ses lèvres et un air concentré venant s’immiscer sur son minois d’enfant déluré. Non, vraiment, elle ne comprenait pas cette créature insensée.

    Petite touffe rousse, ton agaçante conversation me met les nerfs en boule. Et qui dit boule, qui dit roule. Et quand la boule roule, elle écrase la mousse. La mousse n’étant point ici, ce sera toi, odieuse vermine. »

Il n’en fallu pas plus, pour que le pauvre petit bout s’enfuit sur ses quatre pattes et disparaisse dans les méandres d’une folie pure. Inspirant profondément l’air alentour, qu’il pouvait être amusant d’effrayer plus faibles que soit. En un battement de cils, voilà qu’on vous laissez vaquer à plus cosmiques délectations. Fermant ses yeux de biches, sa mèche ébouriffée sautillant avec ce pas entrainant, cette danse dont seule la belle pouvait avoir le secret. Il fallait bien l’avouer, ce personnage était tout aussi improbable que fascinant. Jeu de devinettes, hasard machiavéliquement dangereux. A quoi bon craindre de se laisser aller, dans un endroit pareil, elle n’en sortirait que toujours plus illuminée. Sourire immense, d’une petite fille à peine sortie de l’enfance, était t’elle donc bien vivante ? Avait-elle encore ce que l’on appelle matière grise ? Honteuse question, bien entendu que oui. Et des plus fameuses, il paraît.

Chantonnant, pour mettre quelques notes dans l’air, un rythme saccadé dans l’atmosphère. Voilà que tout semblait beaucoup plus clair. Il ne faut pas chercher, quand la chenille au narguilé s’approche d’une odieuse folie, c’est souvent à cet instant qu’on comprend qu’il était préférable de fuir quand nos jambes nous le permettaient. Trop souvent dans son monde parallèle, elle contamine chaque parcelle de terrain qu’elle explore. Lysandre, étrange spécimen, mais tellement rafraichissant. Un moment de légèreté à porter de main. Ou disons de doigts, qui savent jouer de cette musique, compliquée et orgasmique. Seule et unique mélodie que la jeune demoiselle puisse capter de ses neurones agités, et aime à écouter dans une langoureuse exaltation de ses sens sublimement éparpillés. Soudain, elle ouvrit enfin son regard sur le monde à peu près réel. Des jambes familières vinrent s’immiscer dans son angle de vision. Se mettant à courir et manquant par plus de fois qu’on ne pourrait le compter, de faire s’éparpiller ses joyeux délices de couleurs exquises. C’est que la Chenille est une effrontée, loin d’être adroite de ses tiges instables. Longues jambes maigrichonnes, interminables, impossibles, magnifiques. Ses cheveux chocolat s’agitant comme de guais fanfarons. Il n’y avait pas de doute, on ne pouvait se tromper en la voyant. Personne n’ignorant l’image, l’aura écrasante qu’elle n’émettait que toujours plus stupidement. Mais avouons le, n’est t’il pas un régal que de voir semblable tableau ? Reine parmi aucune, la noble chenille devait être la plus cinglée de tout le royaume de la chère enfant. Enfin, elle stoppa net et dans un mouvement plus qu’improbable, vint s’affaler avec un rire non retenu, sur le sol vert pomme de son terrain de jeu favori.

Se retournant vers le Roi de cœur. Elle se remit en scelle en un bon, et comme mise sur un cheval imaginaire, fit un tour de rodéo plus que précaire.

    Youhou ! Yiha ! Monsieur le Roi, me voilà ! Vous m’attendiez j’espère ! A n’en point douter que la réponse est positive ! Oh je vous vois venir ! Ne cacher donc plus votre beau sourire. »

Finalement, Lysandre se laissa tomber comme une masse, mais atterrit avec légèreté inquiétante. Sortant de son dos un panier percé de choses et d’autres. Elle mit ses deux mains parallèlement, et d’un air triomphant, révéla le paquet. Le sourire toujours aussi immense, les yeux à demi fermés.

    Voyez vous donc ?! Mes chers enfants, mes adorables oursons, mes mignons poissons. Ils sont une toute nouvelle création ! Pour vous faire décoller comme jamais. Goutez, prenez donc ! »

Attrapant à la volé une sorte de bulle sans forme, semblant voler dans l’espace, rebondissant dans sa main, s’écrasant sur sa paume et jouant tel un acrobate entre ses doigts vernis d’un rouge à faire péter toutes rétines qui se respecte. Elle attendait, sans bouger. Juste là, immobile, peut être déjà absente pour quelque seconde, minute, décennie ?
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MessageSujet: Re: I wanna get lost... with you. [Lysandre]   I wanna get lost... with you. [Lysandre] I_icon_minitimeVen 31 Juil - 9:56

La plus décalquée du royaume. La plus étrange, la plus excentrique. Le genre de personnage qui ne laisse pas d’autres possibilités que deux choisir entre deux sentiments opposés : la haine, engendrée par une triste incompréhension et une profonde fermeture d’esprit. Ou un intérêt prononcé pour sa personnalité, parfois à la limite de la fascination, mais toujours du domaine de la curiosité, engendré cette fois par l’attrait d’une véritable originalité. C’était ce que Lysandre dégageait en elle, plus connu dans le royaume sous l’étrange nom de la chenille au narguilé. Depuis toujours, elle était de celle qui ne laissait personne indifférent. Celle qui savait se faire aimer autant que détester, et qui éternellement, s’en fichait. Le roi n’avait pas fait l’erreur de passé à côté, et adepte d’originalité, Lysandre n’avait pas manquait de l’intriguer. Sans savoir que peu de temps après, les deux énergumènes partageraient une relation si proche, qu’encore aujourd’hui, il ne saurait expliquer. Derrière une apparente naïveté, il ne faisait aucun doute que la chenille cachait une intelligence généreusement développée. Une intelligence dont, malgré leur orgueil surdimensionné, peu d’habitants du Pays des Merveilles pouvaient se vanter d’avoir. Dans les rêves d’Alice, l’intelligence était comme de la confiture. Moins il y en avait, plus on l’étalait. La raison pour laquelle les êtres égocentriques se multipliaient si vite dans les environs, grouillant par centaines, refusant d’être exterminés. Le roi de cœur en fait forcément parti, dites-vous ? Détrompez-vous. Son intelligence, jamais il ne l’étalait. Son orgueil, il était inné. Marchant au-dessus du monde, contraint de se baisser pour vous parler. Toutes ces solides murs que chacun s’obstinait à bâtir à coup d’airs supérieurs et de confiance en soi ne tardaient jamais à exploser. La vérité finissait toujours par éclater. Et la chenille était l’une des rares personnes qui n’était pas forcée de lever la tête pour observer le visage du roi. De son côté, il n’était pas obligé de baisser les yeux, ni même de se pencher pour compenser sa supériorité. Lysandre était l’une des seules personnes qui, inexplicablement, pouvait se vanter d’atteindre ses hauteurs. D’une certaine façon, elle aussi marchait avec insouciance au-dessus du monde, au-dessus de tout. C’était sans doute pour ça que sa présence avait toujours été si appréciée. C’était sans doute pour ça qu’il l’affectionait, qu’elle parvenait à acquérir son respect. Et qu’à ses yeux, elle comptait. Un beau discours de la part d’un roi au cœur pourtant désseché. Mais ci ce dernier avait l’audace de parler, c’est sans doute des personnes comme Lysandre qu’il choisirait.

Bien sûr, ces choses dégoulinant de sympathie et d’amitié, Zadig préférait les éloigner. Il les évitait avec soin, sans pour autant aller jusqu’à les oublier. Il les ignorait, et adoptait avec elle son éternel air supérieur qui faisait de lui ce qu’il était. Inutilement, il faisait semblant de se pencher. Tout en s’accordant l’audace d’être honnête, de s’adresser avec sincérité, et parfois, d’aller jusqu’à se confier. La chenille était à ses yeux, une partenaire à sa hauteur. Et même si beaucoup continuait de se bousculer pour accéder à ce rang privilégier, peu de gens y parvenait. Mais Lysandre, dans son éternel insouciance et déconnexion de la réalité, ne l’avait sans doute jamais réalisé.

- Voyez vous donc ?! Mes chers enfants, mes adorables oursons, mes mignons poissons. Ils sont une toute nouvelle création ! Pour vous faire décoller comme jamais. Goutez, prenez donc ! dit-elle d’un ton toujours aussi décalqué, qui n’étonnait même plus le roi. Une façon de parler dont il n’était pas difficile de s’habituer. Et puis, à l’heure qu’il est, la chenille était sans doute déjà en train de voyager. Histoire de la rattraper, Zadig piocha sans tarder dans le panier qu’elle avait joyeusement ouvert devant lui, et en sortit une pilule. Il ne s’attarda que quelques secondes sur le symbole qui y était dessiné, à savoir une rassurante tête de mort, et la jeta habilement en l’air pour la rattraper au vol, la bouche ouverte, avant de la gober. Tout laissait présager que le roi était un véritable initié, habitué aux substances hallucinogènes de toutes sortes. C’était assez vrai, bien qu’il estimait de pas encore avoir assez voyagé. La chenille lui répétait souvent qu’il y avait de nombreux endroits terriblement excitants à découvrir, parfois même à conquérir. A tel point qu’en sa compagnie, il cessait de tout contrôler pour se laisser guider. Aussi déglinguée soit-elle, Lysandre semblait avoir acquis la confiance du roi. Bel exploit.

- Comment se porte ma fleur préférée ? Aurait-elle commencé à s'amuser sans moi ? Lança le roi, attendant avec impatience les effets de la pilule qu’il venait d’avaler. Il jeta un coup d’œil riche en curiosité vers le panier encore plein de Lysandre, et songea un instant à prendre une autre substance, espérant prolonger le voyage, ou peut-être même l’intensifier. Mais l’idée ne tarda pas à s’échapper. Ce n’était pas par prudence, ça ne l’était jamais. Seulement par obéissance. Manifestement, le roi s’était déjà autoriser à lâcher le contrôle, pour cesser de commander. Un luxe que seule la chenille lui permettait, car cette confiance, il savait très bien que jamais elle n’en abuserait. C’est aussi pour ça que ces moments étaient si précieux, à ses yeux. Ce qui l’avait dissuadé, c’était le regard qu’elle lui avait adressé. Aussi inquiet qu’amusé. Cette tête de mort était sans doute l’une de ses dernières créations, dont les effets restés encore à tester. Une de celle qui était là pour le « faire décoller comme jamais ». Ce regard ne manqua pas de dessiner un large sourire sur le visage du roi, et très vite, son impatience s’accentua. Après tout, le danger, il vivait pour ça.
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MessageSujet: Re: I wanna get lost... with you. [Lysandre]   I wanna get lost... with you. [Lysandre] I_icon_minitimeJeu 13 Aoû - 0:57

La musique folle raisonne dans son crâne d’écervelé. On lui murmure de vite en profiter. C’est que le roi est un impatient masqué. Observant son visage du coin de l’œil déjà largué, la petite chenille devine qu’une de ses créations n’est pas suffisante pour adepte passé maître de la chose. Souriant à en perdre la notion de bonheur même, Lysandre paraît s’amuser comme une gentille aliénée dans cet endroit parfait. Rouge, bleus, jaune. Les couleurs se fondent et se confondent. N’y comprenant pas grand-chose, les effets sont redoutables et extrêmement agréables. Elle n’aura imaginé trouvé meilleur mélange en si peu de temps. Du grand art, il n’y a pas de doute. Penchant la tête sur le côté et manquant de s’écraser de tout son long, le sol est étrangement glissant. Peut être aurait t’elle dû y aller doucement sur la dose de comprimés ingérés. Faisant une moue d’enfant gâtée. Elle réfléchit, ou essaye de toute sa bonne volonté disponible en cet instant. Le bon sens s’échappe trop rapidement dans une tête comme celle-ci. C’est qu’une notion pareille est bonne à jeter aux oubliettes. Après tout, la logique ou la raison, ce ne sont que des limites aux délires psychédéliques dont elle raffole. Mâchouillant sa joue et faisant tourner autour de son index une mèche de cheveux, elle regarde sans siller un seul instant, le grand roi cruel qui lui fait face en toute simplicité.

Un, deux, trois. La chenille saute sur ses deux jambes chancelantes et se met à tourner sur elle-même. La main haute perchée vers le ciel, il apparaît clair que ses doigts essayent d’attraper le soleil. Sinistre lâche, il s’enfuit de crainte qu’elle ne lui arrache ce qui lui sert de beauté. Les rayons s’invitent dans ses yeux et viennent l’aveugler un bref instant. La main se sert en un poing conquérant et finalement c’est un doigt qui se rabat immédiatement en direction de son client adoré. Hurlant un oui à vous exploser les tympans, aurait t’elle trouvé ce qu’elle cherchait ?

    Je sais ce qu’il vous faut mon doux Roi ! »

Se laissant une deuxième fois tomber sur le terrain poussiéreux. Ses genoux heurtèrent pourtant la terre avec douceur suprême. Jolie tableau il en va s’en dire. Un vrai feu d’artifice tout en grâce et farces. Fouillant dans ses poches imaginaires, trifouillant dans son décolleté si le vilain ingrédient ne s’y serait-t-il pas caché. Lysandre mordille sa lèvre et lève ses yeux de biche vers le ciel. Timide et réservée ? Disons qu’il est préférable de ne pas aborder ce sujet. Aucune retenu, et ce, même devant l’une des plus illustres figures de ce monde désenchanté. Que dire ? Une belle de nuit, et de jour. Une enfant terrible et respectée. Se relevant encore, ne tenant pas une seconde en place car trop surexcitée par l’instant terriblement jouissif qu’elle partage avec une connaissance admirée. La belle jeune femme se met à sautiller, tel un pantin désarticulé. Une véritable souris sous acides, un asticot convulsé. Il semble que l’objet de ses convoitises se soit bien fourré au chaud prêt de son cœur qui s’emballe, qui trotte comme un poney furieusement émoustillé. Et dire qu’elle est mariée…

    Vous voyez mon cher, il y a un ami que je dois vous présenter. Une sorte de mille pattes sans pattes, à la tête d’un gobeur gobé. Vous me suivez ? Mais cet infecte insecte, a semblerait t’il un problème avec ma poitrine, ou serait-ce avec mes pratiques ? »

Se mettant à gindre comme une petite fille agacée, voilà que la capricieuse se met à grogner. S’y mettant à deux mains cette fois, la voilà bientôt à moitié nue sous le regard on ne peut plus innocent, elle en est sûre, de son royal commanditaire. Finalement, la bestiole fait son apparition. Grise, violette avec une pointe de rose fluo. La voilà qu’elle s’agite entre les mains de la frêle poupée. S’en est assez ! La chenille est excédée. Violemment, elle éclate la tête de la chimère délicieuse sur le chemin du labyrinthe, et voilà qu’une gelé transparente et visqueuse se dépose sur ses longs doigts fins et experts. Tendant la chose à Zadig, elle avait retrouvé son fascinant sourire.

    Ne soyez pas rebuté par l’aspect infecté de la gelé glacée. Il est dit que c’est d’une très bonne qualité pour les neurones échappés. Prenez ceci, mettez ça là, et puis mâchez, mastiquez et recrachez alors qu’un gout de rôtis rosé vous vient dans le nez. »

En toute vérité, le cadavre qu’elle lui tendait était absolument et irrévocablement à gerber. Aucun autre terme ne convenant aussi bien au moment présent. Mais ne fallait t’il pas lui faire confiance ? Certes, beaucoup disent que la confiance est accordée dans les limites de la décence, du raisonnable, des bienséances. Enfin, une idée que la chenille ne comprenait plus très bien, mais dont elle avait dans la ferme intention de révoquer.

En effet, cet asticot tout droit sortie des comtes de fées, étaient un odieux spécimen qu’elle avait capturé la veille dans le jardin des fleurs. L’imbécile osait manger les pétales des roses et des boutons. N’a-t-on jamais fait pareilles sottises dans une vie ?! Non ? Ah, et bien tant pis. Toujours est t’il que ces vipères sans cervelles espéraient le voir mourir sous leurs yeux de curieuses détestables. Que nenni ! Lysandre, dans sa grande bonté et surtout singularité, avait souhaité en savoir plus sur les possibilités non exploitées de l’heureux chanceux. Elle y découvrit des vertus éblouissantes, faisant naître dans les yeux des perceptions nouvelles, dans le corps des sensations ayant tendance à l’exaltation charnelle. Qui plus est ! La bête se régénère une fois la tête éclatée. De quoi faire rougir de jalousie les habitants de la contrée !

    Je vous promets un voyage superbe ! Attention, je vous le répète, une fois le gout du rôtis en tête. Ou serait-ce dans le nez ? Mais… Pourquoi pas dans la bouche alors ? C’est bien dans la bouche que je l’avais mâché. Non ? Si. Ou peut être pas. Qui a dit après tout que pour mâcher il fallait une bouche. La nature ! Oui c’est ça ! Ou bien pas. Oh flûte à ailes ! J'ai encore une fois oublié. »

Reprenant le cadavre exquis contre elle, et le fixant d’un drôle d’air. Un silence de mort pesait sur le rendez vous des deux siphonnés. Soudain, son visage d’ange s’illumina de plus belle. Tendant ses bras une dernière fois, le Roi avait de quoi réfléchir sur sa vie future…

    Prenez ce bébé ! Mâchez par la bouche, sentez par le nez, si vous entendez craquer. Rien de bien inquiétant, ce ne seront que les os inexistants. Après ça, ne dépassez pas le goût de rôtis rosé, car j’ai bien essayé, et mon enchanteur à véritablement apprécié. Mais il semble qu’en votre compagnie, se ne soit pas une sage idée. »

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MessageSujet: Re: I wanna get lost... with you. [Lysandre]   I wanna get lost... with you. [Lysandre] I_icon_minitime

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