{ In Wonderland, all cats speak and smile. Even that of Cheshire | Archibald L. Hatwood }

Qui était la duchesse ? Sans doute une de ses filles prétendant au plus beau rôle, mais hélas n'arrivant pas à la cheville de ces filles parfaites en tout point. Qu'est-elle devenue ? Elle erre sans doute encore dans ce doux pays se perdant à travers les méandres de ses souvenirs, perdus au troisième sentier d'un labyrinthe étrange, celui de cette aristocrate nommée la Reine de cœur. Et Alice ? Alice ? Peut-être se perd-elle encore dans le pays, qui sait, le chat du Cheshire l'a peut être envoyé dans la mauvaise direction. Peut-être suit-elle encore le Lapin Blanc. Le Lapin blanc ? Elle s'essouffle à force de courir après le temps, temps qui s'échappe inlassablement et qui a échappé au lièvre de Mars et à son abruti d'ami de Chapelier fou. Chapelier fou, qui n'est que fou dans le nom. Et le chat ? Le Chat parle-t-il ? Ca c'est sur, autant qu'il sourit. C'est à dire bien peu, enfin de manière naturel. Après tout le Chat de Cheshire est un sacré farceur. Heureusement pour le Pays des Merveilles sinon l'on s'ennuierait.

Alors suivez le tendre Chat, son sourire aux lèvres.
Suivez-le en enfer, au paradis qui sait.

« Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. »

~ Ah bon ricana le chat ? Impossible de me perdre. Même pas dans le Labyrinthe de cette Pseudo Reine. Alors la connaissance de son âme échappa au chat du Cheshire, qui abandonna l'idée d'existence et disparut dans une lumière douce et tamisée.

Et puis quoi encore ?

Rien de plus terrible, quand on a été un enfant de talent, de n'être plus qu'un adolescent qui se cherche. Enfin c'est ce qu'on dit, si l'on regarde notre ami le Chat, oui appelons-le le Chat, ou Mister de Cheshire, vu qu'il ne supporte pas son nom, signe extérieur et arrogant d'une quelconque richesse, simplement une façon de mettre en avant ce qu'il est. C'est à dire rien. Son nom ridicule Archibald, aristocratie fin de race, appauvrie par l'excès et la déchéance, déliquescence de l'élite par l'union d'un pervers et d'une pute caché sous un voile rose ne portant plus le nom d'Amour mais celui de l'Illusion. Papa absent, sa présence l'ennuierait de toute façon, maman défoncée traînant dans la rue comme tous les soirs, femme de rue, ou fille de joie à vous de voir, et rêvant idiotement au grand amour. Ca ne donne que fiston dégénéré et foutu d'avance, enfant bâtard ou non et reconnu, enfant chétif et dépressif et encore, il a peut être une chance de s'en sortir. Prénom raté, une caricature. C'est sans doute ce qu'il aurait dû être la caricature d'un humain : diable au corps, apparence d'ange, né naïvement dans le doux pays des merveilles. Il est défendu aux enfants de contrarier le monde créé par les adultes. Alors, Archibald, enfant de bonne famille ne dira rien. Jusqu’au jour où. Hélas les enfants grandissent, et cet enfant a grandi, et s'est transformé en chat. En un chat farceur, qui se glisse, s'échappe, et s'amuse, faisant fi de la réalité. Et alors ? Tout est permis, il est l'héritier des Hatwood, mais surtout il a un nom. Le Chat de Cheshire.

Mister de Cheshire était un grand farceur, et surtout le meilleur des troubles faits. Enfin ça c'était ce qu'on racontait à tout va. Que ce n'était qu'un jeu pour le Chat, et si c'était plus ? Que se passerait-il ? Les autres s'éloigneraient-ils de lui ? Et alors ? Ca ne changerait rien. Il deviendrait quelqu'un dont on doit se méfier ? Mais c'est déjà le cas, il connait déjà tout ça. Trouvez autre chose pour l'empêcher de dire cette horrible vérité que l'on tait depuis toujours. Archibald Leonard Hatwood, garçon de bonne famille, enfant, adolescent plutôt, comme vous le sentez, a mal tourné, trop même, et se trouve être quelqu'un de sadique prenant plus que du plaisir à conseiller les personnes, enfin les conseiller à sa manière, c'est à dire bien mal, vu comment les gens se retrouvent. Oui avouons-le, et lui aussi l'avoue sans mal, il prend un plaisir jouissif et sadique de voir les gens se perdre, aussi bien dans leur avenir, dans leur vie, dans leur chemin, dans tout. Embrouiller, c'est sa spécialité. Et ce Chat n'en n'a pas honte ? Pourquoi ? Parce que lui, il ne se perdra jamais, au grand jamais. Il fait partie de ce genre de personne, sensé, ou non, la folie peut être aussi interprétée dans son cas, qui savait ce qu'il deviendrait plus tard, et qui ne se perdait jamais. Même pas en eux. Il se connaissait un peu trop, et finalement se haïssait avant de devenir fou. Oups c'est déjà le cas. Tant Pis. Il faudra faire avec. Mais la folie doit être une amie bien réconfortante, vu le sourire qu'affiche le doux chat. Un sourire qui semble naturel et pourtant ...

Perdu dans les réflexions psychédéliques de sa vie, aussi compliquée que celle d'Alice dans le monde de ses rêve, aussi bien que dans celles de son avenir au combien ennuyant, le Chat de Cheshire, squatte, oui le mot est là le palais de la Reine de Cœur. Est-ce qu'il la porte dans son cœur ? Ca c'est à voir. En tout cas, ils ont un point commun cette Rosemary et lui. Un point commun du nom de Viridiana, que tout le monde appelle le Lapin Blanc. Normal elle court, elle court sans cesse après le temps, les gens, ceux qui fuient. Et elle court souvent dans la mauvaise direction grâce à lui bien sûr. Le Lapin Blanc, aujourd'hui, elle doit courir encore, et lui, il s'ennuie. Aucune distraction dans ce palais. Je m'ennuie, tu t'ennuies, il s'ennuie. Tous devaient s'ennuyer ici. Il faut dire la Reine de Cœur se prélassait dans ses quartiers, et les numéros jouaient, s'occupaient, comme ils le pouvaient. D'ailleurs, ce simple de tas de cartes, car pour lui dans ce palais ce n'était que des cartes, des cartes à jouer, idiote et sans utilité, même la reine à ses yeux, même cette aristocrate n'avait rien d'utile à ses yeux. Mise à part qu'elle était influente, c'était sans doute ça. Mais l'influence il n'en n'avait que faire, il n'était pas là pour redorer le blason de sa famille. Non juste pour jouer, mais ça vous vous en doutez, il n'est pas Mister du Cheshire pour rien.

Mais là il s'ennuyait, même l'ennui des autres n'était rien comparé au sien. Assis dans ce salon, ou plutôt affalé sur ce grand sofa, son manteau trainant sur le rebord, torse nu, un simple jean troué, il était une invitation à la débauche, mais pas besoin de le débaucher, ou alors autant risquer sa tête. Et il attendait. Il attendait quoi ? Un élément clef, quelque chose de déclencheur qui pourrait l'occuper, et si possible une victime intéressante. Mouvement sur la droite, une fille s'approche. Deux de carreaux, il la trouvait idiote et sans intérêt. Mais en tant qu'invité au palais, il devait faire honneur en tant qu'héritier et possible bon parti. Elle parlait, se croisant les mains derrière elle. Idiote, naïve petite gamine, à quoi joues-tu ? Ne vois-tu pas tes amis ricaner derrière toi ? Non pauvre petite écervelée, et le pire, c'est que Monsieur le Chat en jouera. Archibald commence-t-elle hésitante, mais les mots s'arrêtent, se bloquent dans sa gorge. L'interdit brisé. Il détestait son nom. Alors on l'avait dit, il portait à merveille ses surnoms, et encore seul un diminutif pour ceux qui tenait vraiment à lui parler en l'appelant par son prénom pouvait passer. Ark', reprit-elle alors, s'excusant alors, tandis que la main du jeune homme posé élégamment sur le coussin se décrispait. Les paroles de cette idiote se perdait dans le vent, il faut dire, il ne l'écoutait, mais alors absolument pas. Elle était ennuyante, et qui plus est sans aucun intérêt, trop facile à manipuler.

« ...ter le Labyrinthe ? » Le chat relève la tête, un sourire aux lèvres, peut être qui finalement cela peut être amusant. Et elle, cette pauvre peut-il écervelée venait de tomber dans son piège. N'était-il pas séduisant ? Oui il l'était. N'était-il pas brillant ? Oui il l'était. N'était-il pas parfait ? Si un parfait chat aussi joueur que mesquin. Jouer avec la souris avant de la manger. Jouer avec les humains avant de les jeter.
« Je le connais en effet pourquoi ?
- M'y accompagnerais-tu ? » Pourquoi pas. Là-bas il la laisserait à un sentier prétextant quelque chose à voir. Et elle pleurerait. Pauvre enfant, elle en pleurerait et ses larmes seraient à l'image de la satisfaction du Chat du Cheshire. Fou ? Bien sûr. Qui ne l'est pas ici ? Même cette fille est folle de lui avoir proposé ça inconsciemment.
« Viens » Une main tendue, un sourire aux lèvres. Le Jeu commence.

... Et il s'est bizarrement bien terminé. Pour le Chat de Cheshire bien sûr.

Il l'avait planté en plein milieu du labyrinthe en pleine nuit, il l'avait abandonné à son misérable sort, l'avait presque enterré vivante, et s'en était allé, les mains dans les poches, sa longue veste noir sur les épaules. Il s'en était allé, et de nouveau perdu dans ses pensées, et ... il s'était perdu. Non impossible le Chat de Cheshire ne se perd pas, il se promène voila tout. Lui qui connait mieux le labyrinthe que tout le monde, comment avait-il pu se perdre, c'était totalement impossible. Déni de la vérité qui n'en n'est pas une. Refus d'admettre l'inimaginable. Il ne pouvait pas être perdu. Gauche, puis droite, puis de nouveau gauche, ne jamais aller tout droit ça ne mène nulle part, et puis il aime les chemins tortueux et détourner. C'est comme l'art du langage. Il le maitrisait sans mal, jouant avec les mots, les arrangeant à sa manière. Et puis dernière chose pour lui, son joli minois, n'importe qui cédait, aussi bien fille que garçon, même si le Lapin Blanc depuis peu, ne cédez plus autant. Mais ici tout ça n'aidait pas. Ici il ne devait compter que sur sa tête. Il avait assez d'intelligence pour tourmenter n'importe qui et le faire tourner en bourrique, et il serait capable de ce perdre dans ce labyrinthe, son terrain de jeu favori ? Impossible, on ne le dira jamais assez. Ses pieds le mènent, il marche tranquille et n'a pas peur, au détour il croit reconnaitre un endroit. Un sourire s'étire sur ses lèvres, ce n’est pas si compliqué finalement. Un peu de jugeote, beaucoup de calme. Mais ce n'est pas accessible à tout le monde. Il faut être le Chat de Cheshire. Or il n'y en a qu'un. Dommage.

A la prochaine à gauche, regarder sur le côté. Tiens une porte. Etrange que fait-elle là ? Un sourire énigmatique aux lèvres, Mister de Cheshire le sait. Comme c'était prévu, elle devait être là, car il savait où il était, il l'entrouvre, s'avance et disparait. Voila un petit secret du chat révélé. Ses disparitions étranges et décalées. Il ne disparait pas, il se sert juste de l'environnement. Il connait la plupart des raccourcis du labyrinthe si ce n'est tous, il connait les endroits à éviter, alors être perdu c'était tout simplement impossible. On l'a déjà dit, Ark' ne se perd jamais. Ou alors seulement dans une chose. Ses pensées, donc sa folie. C'est tout et c'est déjà pas mal vous ne pensez pas ? Non ? Tant pis à nouveau, il ne vous fera pas ce plaisir. Il ne fait plaisir à personne hélas. Mains dans les poches, il avance dans cet endroit sombre. Finalement sa journée était tout à fait banale et ennuyante, même cette fille du palais n'a pas été assez intéressante pour lui faire oublier son ennui. Son regret ? Ne pas avoir vu la Reine de Cœur, cette femme qui arrive toujours à le faire sourire dans ses actions pittoresques et risible de manipulation. Mais même si il répugnait à l'avouer, elle avait un certain don pour cela. Fait notable de ce jour ? Avoir manqué de s'égarer un instant dans le labyrinthe, mais il ne s'était pas perdu, il avait juste dévié de son chemin un instant, même si avouons-le lui avait quitté le droit chemin depuis bien longtemps déjà. Vers où ?

Vers la Folie du Pays des Merveilles bien sûr.

« Ce qu'il y a d'enivrant dans le mauvais goût, c'est le plaisir aristocratique de déplaire. »

~ Tiens donc soupira le jeune Chat de Cheshire Alors je dois être aussi aristocratique que la reine, vu comment j'aime déplaire. A ce moment là, la Reine de Cœur entra et ordonna qu'on lui coupe la Tête.

Râté. Alice s'est réveillée.

« Grande Nouvelle au Pays des Merveilles !!
L'héritier des Hatwood, qui refusait depuis toujours de fêter son non-anniversaire, accepte enfin. Le Chat de Cheshire a donc engagé les meilleures personnes du pays pour cette fête qu'il veut grandiose et sublime, à l'égale de sa beauté sans doute. Bien sûr, le concerné a ajouté avec un grand sourire, que jamais les fêtes en son honneur n'atteindront la beauté de celle en l'honneur des Cartwright. Modestie pour sauver sa tête sans doute. Le jeune homme a également ajouté, un sourire plus dur, que si il accepté de fêter son non-anniversaire, lui qui avait toujours dénigré cette pratique, c'est simplement pour battre celle du Chapelier Toqué qui a eu lieu plus tôt. Rien d'autre »

Quel ingrate manière de désigner tout le travail entreprit autour de lui. Oui entreprit par d'autre, lui n'avait que se prélasser chez lui en attendant. Ce n'est pas parce qu'il cédait à tant de bassesse, qu'il permettait qu'on lui fasse cette fête sans grand intérêt qu'il devait en déclamer autant sur sa propre personne. Certes il avait dit ces mots, mais étrangement il ne s'attendait pas à les voir repris si fidèlement. Tout ça pour dire qu'une fête était préparée à la clairière et qu'il s'était ennuyé malgré toute la préparation de la fête. Que ce soit la liste des invités où il avait du placer ce foutu chapelier toqué, parce qu'il fallait, citons « Touuuteuuuh » la bonne société du pays des merveilles, et que de plus étant donné que c'était en quelque sorte un défi, donc Elzear était venu, et forcément accompagné de Zéphir, ce lièvre de farce, les deux ensemble et le bonheur d'Ark' partait. Au point sûr d'autres étaient venus, tout le monde était venu, c'était à se demander si les mariés Cartwright n'étaient pas venus également. Bref, rien qu'avec cette liste d'invité, il ne s'était pas amusé. Bien sûr après il avait fallu s'occuper de l'endroit. La clairière bien sûr avait été le lieu de rendez-vous. L'endroit semblait d'ailleurs avoir été transformé pour l'occasion. Un magnifique ensemble pittoresque et grotesque de couleurs, de lumières et de sons, aussi laid que beau, mélangeant le bon goût et le mauvais goût, le tout dans une myriade pimpante de couleur. Horrible. Il se répète ? Normal le décor était répétitif.

Le plus charmant sans doute, ce fut sans doute ce Requiem en guise de musique. Doux requiem, qui enchante les sens, on fêtait la mort d'une année, mais la naissance d'une autre également, on fêtait la mort d'un mois, d'une semaine, d'un jour également, d'une heure, d'une seconde, dans ce pays, trois cents soixante-quatre jours par an, on fêtait cette fête grotesque et sans intérêt, alors autant la faire d'une manière tout à fait étonnante pour qu'on s'en rappelle. En tout cas, le Chat de Cheshire en avait décidé ainsi, sa fête de non-anniversaire, la seule et l'unique, en tout cas il l'espérait serait le rendez-vous de l'insolite et du jamais vu au pays des merveilles, chose plus que compliqué, vu qu'ici l'étrangeté rime avec la normalité, et l'excentricité avec la banalité. Alors il fallait faire fort, et il avait fait fort. Tout ça par amusement, enfin c'était le but premier. Il en avait plus qu'assez qu'on lui raconte les non-anniversaires plus que célèbre du Chapelier Toqué et de son ami le Lièvre de Mars, alors il s'était décidé à agir, et comme agissant cela avait donné. Quelque chose de sublimement incorrect, de psychédéliquement merveilleux et surtout de sournoisement étrange. DE grandes tables sur lesquels des mets fantastiques étaient entreposés, au centre l'espace vide pour danser, des bougies accrochaient on ne sait comment dans les airs, des jouets qui trainaient, des peluches qui s'entassaient, un peu plus loin, c'était son coin. Sous un arbre, un petit pose pied en or sorti d'on ne sait où comme toujours. Vers où mène-t-il ? Au Paradis ?

Non juste vers le trône de Mister le Chat de Cheshire qui présidait sa fête dans un trône calé sur les branches d'un grand chêne majestueux. Assis de là haut, il semblait aussi arrogant qu'aristocrate, à croire que c'était dans ses gènes. Un pantalon en cuir bordeaux, il se trouvait pied nus et torse nus, si on exceptait cette lourde cape en fourrure digne d'un roi, à l'image de celles des rois de France si ce n'est qu'à la place du bleu on avait de nouveau droit au rouge. Archibald portait également sur son joli minois, un loup rouge, bordé de perles et de plumes, le semblant faire revenir de n'importe quel endroit. Voila le thème de la fête, le Carnaval. Cela expliquait les couleurs, la drôle de musique, et la décoration plus qu'étrange. Après plus d'une bonne heure, le temps que tout les invités arrivent jusqu'à la clairière que l'ambiance s'installe, que les paquets soit déposé près de ce petit marche pied, en un amoncellement de bêtise sans nom, notre ami le chat aurait presque pu s'endormir d'ennui. Non pas que les invités ne le voyaient pas là haut, et qu'ils n'osaient pas lui faire des grands signes en lui criant cette phrase grotesque de « Joyeux non-anniversaire Mister de Cheshire » encore et encore avant de partir laissant un paquet au sol. Des cadeaux, qu'est-ce qu'ils allaient encore leur offrir. Il détestait les cadeaux. Enfin non comment dire, il détestait les cadeaux qu'il n'aimait pas. Et ici, il était bien trop solitaire pour qu'on le connaisse. C'était peut être ça qui était dérangeant, mais il ne changerait pas.

D'un bond svelte il avait sauté de l'arbre pour atterrir au sol. Le surnom de chat lui allait bien, mieux qu'à quiconque. Et dans un sourire, il s'était approché du gâteau pour en découper une part. Applaudissement, déballage de cadeaux, merveilleux, c'est bon c'est fini on s'en va ? Oui il était assez ironique, et surtout paradoxal. Mais la fête était un succès, il avait vu l'air surpris et émerveillé sur le visage d'Elzear un instant avant qu'il ne reprenne son air idiot alors oui la fête était finie, tout allait pour le mieux, on baisse les rideaux, on balance les roses, on remercie le public et adieu. Ca ne marche pas comme ça ? Ah bon ? Il avait pourtant cru vu que c'était sa fête. Il pouvait y faire ce qu'il y souhaite ? Non ça ne marchait pas comme ça. La junkie du coin lui donna un cachet dans la main tandis qu'il s'approchait de la table, se saisissant d'une coupe. A force de distribuée sa marchandise comme ça, la pauvre Lysandre allait se retrouver s'en rien. Vidant la coupe d'un trait, il avala également la drogue qui l'aurait presque direct envoyé dans les mondes psychédéliques et édulcorés, s’il n'avait pas un peu de résistance. Et tout s'était enchainé. Il avait emmené la pauvre Viridiana danser pendant plusieurs temps, l'esprit embrumé mais pas assez pour ne pas s'empêcher de la titiller, mais pour une fois plus gentiment que d'habitude l'empêchant juste de partir, il avait cru voir non loin cet enfant qu'il avait aidé dans le labyrinthe, celui-ci caché sous un loup bleu. Mais sous les effets des drogues de la Chenille au Narguilé, comment savoir ?

Le retour avait été plutôt dur. Notre pauvre chat se souvenait à peine de la fête, juste des bribes, quelque mot et pourtant c'était suffisant. Lui par contre, il n'allait pas si bien que ça. Plus jamais autant d'alcool avec de la drogue, ça ne lui réussissait pas. Pourtant il ne pouvait dire qu'il s'était amusé intentionnellement à cette fête, il fallait juste remercier Lysandre. Les Cadeaux ? Ils étaient encore intacts, formant toujours ce beau petit tas parfait attendant ses mains expertes qui ne viendraient sans doute pas avant longtemps. Non il n'aimait vraiment pas les cadeaux, et si ce n'était pas dans le but de faire ravaler son chapeau à ce Chapelier toqué, il aurait dit à ses invités de venir sans cadeau. Non il n'aurait pas fait de fête. Se relevant alors de l'arbre contre lequel il était appuyé, il vit un mot au sol « Très belle soirée monsieur le Chat. Vous avez été plus que féliniesque. Merci pour tout » Les invités qui le remerciait ? Lui, c'était un peu le pompon, mais cela fit sourire l'être solitaire, comme quoi il n'était pas si indépendant et sans cœur comme on le prétendait autour de lui. Tirant son manteau de l'arbre où le trône se trouvait encore, il s'en vêtit, avant de s'éloigner de la clairière. C'était le premier et également le dernier non-anniversaire qu'il fêtait, hors de question de refaire ça pour lui, il détestait être l'hôte, et avait du le prouver aussi bien que possible dans cette soirée. Bilan ? Un faux ennui. Cela passe encore.

« A croire que le Chat de Cheshire n'a pas fini de nous étonner. Hier en fin d'après midi, il nous a donné une fête haute en couleurs, aussi bien niveau décor, que niveau déguisant alliant le carnaval à une ambiance enfantine, donnant au Pays des Merveilles, une nouvelle facette que l'on ne connaissait pas. L'héritier des Hatwood n'a pas voulu s'exprimer quand à la fête, et son avis sur celle-ci, ne disant simplement qu'une chose, un remerciement pour Lysandre Jefferson et son merveilleux cadeau. Quand à son pari de surpasser les fêtes du Chapelier fou, l'on peut y croire pour le moment, mais cela va sans dire que celui-ci prendra sa revanche d'ici peu. Affaire à suivre »