Invité
Invité
 |  Sujet: Schizo dodo (60%)  Mer 22 Avr - 14:06 | |
| 
OLE SORENSEN | YLIÈS ESQUIRE dit LE DODO." Les choses les plus belles
sont celles que souffle la folie "
|
1) Hier, c'était votre non-anniversaire. Une grande fête a donc été organisée en votre honneur dans la clairière. C'est vous qui avez décidé de son déroulement, des costumes, des invités et vous vous êtes même offert des cadeaux. Racontez-nous comment ça s'est passé.
Comme ils étaient touchants, tous à s'agiter comme de véritables fourmis ! A peine avait-il eu besoin de leur préciser ce qu'il souhaitait, qu'ils étaient déjà tous en pleine action. Le jardin des fleurs bruissait sous les pas continus des habitants. Certains portaient de grands meubles verdoyants, d'autres encore transportaient soigneusement ce qui ressemblaient à des cadeaux. Plus loin, quelques uns s'occuper de dresser une table absolument magnifique. Ah non vraiment, on ne pouvait pas nier ça : au pays des Merveilles, ils savaient comment un organiser un parfait non-anniversaire ! Yliès n'avait besoin d'absolument rien. Il était là, posé en plein milieu du bourdonnement, et regardait avec attendrissement la journée qui se préparait. Le soleil était radieux, éparpillant ses rayons sur tous les valeureux travailleurs. Il y avait même la chenille, posée dans un coin en train de fumer, et il reconnaissait presque tout le monde. Certains ne s'activaient pas trop, au grand dam de leurs collègues, mais enfin ils faisaient acte de présence, on pouvait leur accorder ça. Athénaïs était là bien sûr, et affichait une mine boudeuse absolument ravissante. Lui avait-elle offert un cadeau ? Il y avait intérêt. Après tout, ils se connaissaient depuis bien longtemps, et si elle avait jugé indigne d'elle de fêter son non-anniversaire, elle pouvait toujours aller voir ailleurs s'il y était hein ! Il n'allait pas s'embarrasser d'une fille comme elle si elle ne lui offrait rien en échange ! Mais Yliès se radoucit bien vite, car il venait d'apercevoir le chat qui le faisait tellement rire. Cet olibrius était là lui aussi. Et il y avait de fortes chances pour qu'il soit en train d'égarer tous les gentils habitants. Enfin, ça ne ferait que mettre un peu de piment au jeu !
Tiens, à propos de jeu, quelqu'un hier avait osé lui lancer une énigme complexe. A lui, le dodo, dont l'intelligence suprême était avérée de tous ! Lui qui était l'incarnation même des jeux de mots et d'esprit, lui qui était le seul, ou presque, à pouvoir démêler les mystères les plus ardus ! Et un petit ignorant à qui il parlait rarement venait du lui asséner ça... Il ne se souvenait même plus de l'énigme. Il était à ce moment là avec Athénaïs, oui, ça devait être pour ça qu'il était parti si vivement. Mais qu'il se retrouve sur son chemin, et il verrait à qui il avait affaire ! Pour qui se prenaient-ils tous ? Et d'ailleurs, pourquoi s'activaient-ils comme ça autour de lui ? Son non-anniversaire ? Mais qu'est-ce qu'ils en avaient à faire de son non-anniversaire ? Ce n'était qu'un moyen de plus de flatter, de se montrer hypocrites ! Ils voulaient quoi au juste ? S'attirer ses faveurs ? Ils avaient peur ? Oh ils étaient ridicules dans leur servilité ! Quelque chose en lui le poussait à les congédier tous. D'ailleurs, sans s'en rendre compte le moins du monde, il s'était levé avec une vivacité fille, et parcourait les allées d'une démarche presque princière, et outragée. Chacun le regardait, inquiet. Que pensaient-ils donc ? Oh ils voyaient clairs dans leurs petits esprits lamentables ! Voilà encore ses crises qui le reprennent se disaient-ils... mais pas du tout ! Qu'ils sont idiots ! Sots ! Le dodo, ce n'est quand même pas n'importe qui ! Ils veulent fêter un non-anniversaire... Ce n'est qu'un passe temps pour eux ! Il n'y à qu'à voir ce canapé vert, hideux ! Lui qui ne porte jamais de vert, qu'est ce qui leur était donc passé par la tête ? Lui avaient-ils offert des cadeaux verts aussi ? Est-ce qu'il n'en voyait pas assez du vert, tous les jours ?!
Une lueur aveuglante passa devant ses yeux. Il se souvint de ce jour où il avait débarqué au pays des Merveilles, où toute cette verdure lui avait sauté aux yeux. Il avait failli se perdre plus d'une fois, avait rencontré des gens tous plus étonnants les uns que les autres... Jusqu'à ce qu'il en est assez. Jusqu'à ce qu'une petite voix lui crie à l'intérieur de lui-même que ça suffisait ! Qu'il devait reprendre les choses en main, et arrêtez d'être un étranger, perdu. Il n'était pas n'importe qui, il fallait qu'il se fasse une place, et vite ! Une petite créature verte avait alors eu le malheur de lui indiquer son chemin ! Furieux, il s'était jeté sur elle, hurlants des injures qu'elle ne devait pas même connaître. Il avait menacé de la couper en morceaux si elle croyait encore pouvoir lui dicter ce qu'il avait à faire. Il allait où il voulait, quand il voulait, et comme il le voulait ! Et comme si tout cela n'était pas assez, cette fille, Athénaïs, était apparue. La Duchesse, comme on l'appelait. Froide, elle lui avait conseillé de se détendre. Il s'était rué vers elle, menaçant, et elle avait fui, lui lancant auparavant un regard méprisant. Mi-blessé, mi-peiné, il l'avait retrouvé, et c'était montré le plus charmeur possible, l'ensorcelant par sa voix mielleuse et intelligente. Depuis, tous ceux qui avaient assisté à cette scène l'avait bien évidemment rapportée, amplifiée, faite circuler. Pourquoi se priver, à quoi bon , De toutes façons, si les murs ont des oreilles, les plantes et les escargots aussi. Ce n'était pas tous les jour qu'un tel énergumène franchissait la porte du Jardin des Fleurs. Et un tel évènement se devait d'être relaté. C'était dans l'ordre des choses. Les choses sont dites pour être entendues, et entendues pour être redites. C'est donc suivies par de drôles de rumeurs qu'Yliès avait fait son apparition au pays des Merveilles. Et aujourd'hui, bien des temps plus tard, ils avaient toujours la même idée de lui. Il était un phénomène. Et ils étaient des niais bons à rien.
Ulcéré, les yeux brillants, Yliès revint sur ses pas et marcha vivement en direction du buffet, à grands cris de "Poussez-vous ! Vous ne voyez pas que je veux passer !". Puis, une fois son objectif atteint, il déchira le papier d'un gros cadeau qui traînait là. Lentement, ses bras s'abaissèrent. Le papier froissé glissa au sol. Chacun s'était éloigné, faisant signe à son voisin que décidément, le dodo était fou. Il n'y avait pas un seul bruit. Précautionneusement, Yiès prit entre ses mains le paquet gisant là. Un narguilé. Doucement, il se retourna, tenant devant le joli outil aux couleurs orientales. Il fixa un point à l'horizon, ne proférant pas un mot. Il ne pensait à rien. Lentement, il tourna la tête vers la chenille. Etait-ce d'elle que venait ce non-cadeau d'anniversaire ? Elle sourit, sans rien dire. Peut-être ce n'était pas le sien. Peu importait. C'était une drôlement chouette idée. Ils étaient assez niais, mais franchement adorables. Était-ce un cadeau de la chenille, oui ou non ? Peu importe je vous dis, peu importe... dans ce paquet se réfletait les sourires craintifs des autres. Petits joueurs qu'ils étaient. Ils s'étaient éloignés. Yliès leur offrit un grand sourire. Ils n'allaient quand même pas abandonner maintenant, alors qu'ils étaient si bien partis ?
Oh, vous avez des trouvailles tellement attentionnées ! Je ne sais ni quoi dire ni quoi faire.. Mais je gage que je serai présent à tous vos non-anniversaires !
Il fit un léger mouvement de tête, un petit tic qui le rendait en général assez adorable. Comme s'il chassait de sa tête des pensées malsaines. Il se dirigea vers les amis rassemblez, et poursuivit :
Oh, ne vous interrompez pas, vous savez, c'est un moment heureux qu'aujourd'hui.
Oui, un moment heureux. Pourtant, ils faisaient tous de drôles de têtes. Qui venait de parler au juste ? Yliès ? Oui mais encore. On commençait à croire qu'il existait plusieurs Yliès dans la même personne. Certaines lui pardonnaient cette étrangeté, à chacun de ses sourires envoutants, certains auraient bien voulu le faire revenir à la raison. Mais au pays des Merveilles, personne n'était assez raisonnable pour l'aider. Et d'ailleurs, Yliès n'avait aucun problème. La preuve ? Oh, il l'affirme à tout le monde. Et puis, si vous n'êtes pas d'accord, vous pourriez bien vous prendre un couteau en pleine omoplate. Un peu impulsif le jeune homme ? Oh si peu... Simplement hein, on ne va pas rester sans réaction quand on vous calomnie ! A partir de là, moi, je vous assure que Yliès est quelqu'un de très raisonnable et censé, du moment qu'il l'énonce avec de si bons arguments. Pourtant, dans le silence du jardin, d'autres le contestent. Et à peine s'est-il éloigné qu'une voix non lui de lui chuchota :
Tiens, il est de nouveau de bonne humeur ! Oh non vraiment, quel énergumène hein ! Je le laisserai bien tomber !
Mais Yliès n'entendit pas. Il poursuivait son chemin, et retourna s'affaler dans le sofa moelleux. Au fond, le vert ce n'était plus mal. Et puis on ne pouvait pas trop leur demander, ils faisaient de leur mieux. Puis le jeune homme longiligne fouilla dans sa poche, et en sortit un autre petit paquet, à la couverture rafistolée. Ah, enfin un cadeau digne de lui ! Décidément, on ne pouvait se faire confiance qu'à soi-même. Et soigneusement, il entreprit d'ouvrir son propre cadeau. Et sourit en voyant de quoi il s'agissait. Voilà quelqu'un qui le connaissait bien ! Mieux que personne ! Il faudrait qu'il se remercie lui-même quand il se croiserait. En attendant, il ouvrait les pages de ce qui semblait être un cahier, et qui était en fait un dictionnaire manuscrit. Un dictionnaire des mots les plus drôles, et les plus sympathiques. Au beau milieu d'une page blanche, il y avait bilboquet. Oh oui, celui-là était un de ses préférés. Puis loin, c'était pérégrination et psalmodier. Il les aimait bien eux aussi, il avait écrit des petits poèmes en rassemblant tous ces mots là. Ca ne donnait pas grand chose, mais enfin c'était un passe temps des plus divertissants ! A ce souvenir, un franc sourire vint s'épanouir sur le visage d'Yliès. Oui, il s'amusait bien quand il était avec lui. Quelqu'un à sa hauteur, et qui ne le contrariait pas. Quoique. Mais avec lui-même, il était moins susceptible. Puis il parvenait assez vite à se faire changer d'avis, car il s'écoutait pas mal. Tranquillement, il se leva. Et ne comprit pas vraiment pourquoi tout le monde le regardait en coin, comme s'ils étaient prêts à courir un marathon au moindre signe. Signe de quoi d'ailleurs ? Il n'y avait aucun problème voyons : Yliès était de bonne humeur.
----------
Le non-anniversaire touchait à sa fin. Yliès était tombé dans une somnolance profonde. Tout était calme autour, peu de gens restaient encore. Le buffet dévasté exhalait une odeur âcre et peu ragoutante. Les papiers multicolores restés à terre étaient comme les ruines de cette étrange journée. Quelques invités de poids étaient encore là, installés sur la pelouse. Une pelouse piétinée, arrachée, et qui n'avait pas fière allure. Le dodo était perdu dans ses pensées. D'une complexité extrême, bien entendu. Pour l'instant, il réfléchissait au meilleur moyen de ramener tous ses paquets chez lui. Plongé dans un dilemme cornélien : ne se fier qu'à soi-même, selon ses principes, et emporter tout ça entre ses bras. Ou bien se reposer sur la bienveillance d'un tiers. La fin d'un non-anniversaire, voilà ce à quoi il n'avait jamais songé. Il n'aurait pas du leur permettre d'organiser tout ça. C'était vraiment du pur délire psychédélique. A quoi bon offrir des non-cadeaux d'anniversaire à quelqu'un qu'on apprécie pas plus que ça ? Car oui, vous n'alliez tout de même pas lui faire croire que parmi tous les invités, aussi prestigieux soient-ils, chacun l'appréciaient à sa juste valeur. Oh certes, il avait de quoi être applaudi, il n'y avait qu'à le regarder. Mais enfin personne ne comprendrait jamais la profondeur de son moi intérieur. Car tout de même, lui seul était capable d'avoir de vraies conversations avec son propre moi ! Ca, si ce n'est pas une preuve d'un esprit particulièrement avancé !
Tu.. te sens bien ?
William venait de prendre la parole. Yliès sentit en entendant la voix franche et clair du garçon. Décidément, que faisait-il à la cour de la reine de Coeur ? Il semblait bien loin des petites trahisons quotidiennes. D'ailleurs, il lui avait offert un crayon franchement génial, extrêmement long et souple, fait d'on-ne-sait-trop quelle plante. Oh, il n'y a pas à dire, c'était un type bien. Mais apparrement, pourquoi une telle question ? C'était son non-anniversaire, évidemment qu'il se sentait bien. Ce genre de choses devait être inscrite quelque part : "le jour de ton non-anniversaire, tu garderas toujours le sourire". Bon, je vous l'accorde, il avait un peu dérogé à cette loi. Est-ce que cet enfant de choeur voulait le lui rappeler discrètement ? Lui adresser une critique muette ? Oh, qu'il ne continue pas sur cette voix, ou Yliès pourrait très bien écouter la petite voix de son esprit lui conseillant d'en finir avec lui !
Bien sûr que je me sens bien ! Je ne me suis jamais senti aussi bien ! Que de délices !
Et, étrangement, son ton de voix semblait signifier exactement le contraire. Athénaïs leva les yeux au ciel. Il était beau et charmant, évidemment, effrayant, je vous l'accorde. Mais au fil du temps, il devenait surtout exaspérant. Il n'en avait donc pas fini de tourmenter le monde avec ses sautes d'humeurs constantes ? Il avait remercié tout le monde le plus aimablement possible, et voilà qu'il se renfrognait de nouveau. Une fois, il lui avait avoué qu'il arrivait à faire discuter entre elles les différentes voix de son esprit. La Duchesse avait souri. Mais aujourd'hui, ce n'était plus si drôle. Il était peut-être extrêmement brillant, mais il était fou. À lier. Pourquoi personne ne l'enfermait ? Parce que Yliès Esquire, le dodo charmeur et schizophrène, faisait intégralement partie du pays des Merveilles. Il était un morceau de ce monde enchanté, et participait à ses folies. Voilà pourquoi, des fois, Yliès se sentait bien où il était. Et des fois non, certes.
- Spoiler:
Et derrière le masque, qui se cache ? PSEUDO : Lunatic
AGE : 17 ans
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM : vie PRD
COMMENTAIRE ? : É-pou-stou-flant !
Dernière édition par Yliès Luka Esquire le Mer 22 Avr - 15:43, édité 8 fois |
|
